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Débat Afghanistan

Paris va envoyer des moyens supplémentaires en Afghanistan

La France a annoncé l'envoi de moyens supplémentaires pour ses quelque 2.600 soldats déployés en Afghanistan, lors du débat sur la prolongation de leur mission, approuvée par la majorité de droite.

Le Premier ministre, François Fillon, a déclaré devant l'Assemblée nationale que des drones - des aéronefs sans pilote -, des hélicoptères Caracal et Gazelle, des moyens d'écoute et des mortiers supplémentaires seraient envoyés, avec une centaine d'hommes qui les servent, "dans quelques semaines".

Le débat intervenait un peu plus d'un mois après la mort de dix militaires français le 18 août à l'est de Kaboul.

"Le président de la République et le gouvernement ont tiré les enseignements de cette embuscade", a dit François Fillon.

Lors du vote qui a clos ce débat parlementaire - une première dans l'histoire politique française qui fait suite à la révision constitutionnelle de juillet - la prolongation de la mission française a été approuvée par 343 voix contre 210.

Comme annoncé dans la matinée, le groupe socialiste, radical et citoyen (SRC) a voté massivement contre mais huit députés ont voté pour - quatre socialistes et quatre radicaux de gauche. Cinq se sont abstenus dont le député-maire d'Evry, Manuel Valls.

Consulté lui aussi, le Sénat a également autorisé par 209 contre 119 la "prolongation de l'intervention" des forces françaises en Afghanistan.

François Fillon a répondu aux objections socialistes, qui exigent une redéfinition de la stratégie française, en expliquant notamment qu'un calendrier de retrait des troupes françaises d'Afghanistan ferait "le jeu de nos adversaires".

Il a fustigé l'incohérence des "donneurs de leçons" qui réclament un retrait des forces françaises, comme l'opposition communiste : "il faut être cohérent, si l'on croit à des valeurs universelles, alors il faut prendre de lutter pour elles".

Lors du débat, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée, a dénoncé un "engrenage dangereux". "Nous voterons contre une conception politique et militaire qui conduit dans une impasse", a-t-il expliqué.

"PROBABLES PERTES"

Au nom des Verts et du Parti communiste, Noël Mamère (Vert) a dit refuser "que soit versé le sang de nos enfants au service d'une cause qui n'est pas la leur", dans "une sale guerre".

Jean-François Copé, président du groupe UMP, a demandé au gouvernement "une évaluation régulière de la situation militaire et civile sur le terrain", soulignant que "la France n'a pas vocation à rester éternellement en Afghanistan".

La France est déployée depuis fin 2001 en Afghanistan dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), sous commandement de l'Otan, et de l'opération américaine antiterroriste "Enduring freedom" ("Liberté immuable") lancée en 2003.

Vingt-quatre soldats français sont morts depuis 2001 sur le sol afghan, dont dix le 18 août dans une embuscade des taliban dont les circonstances continuent de faire débat.

François Fillon a démenti que les militaires visés le 18 août aient été sous-équipés. Un journal canadien, The Globe and Mail, a publié ce qu'il présente comme un "rapport secret" de l'Otan soulignant le manque de moyens des troupes françaises.

Le chef du gouvernement a appelé au "consensus national" sur l'engagement français en Afghanistan, qui "était et demeure juste". Les Français se prononcent à 62% pour le retrait des Français, selon un sondage BVA réalisé à la mi-septembre.

Exposant une "vérité difficile", François Fillon n'a pas exclu de "probables pertes" à l'avenir dans une mission "légitime" axée sur la formation de l'armée afghane ("afghanisation") et la reconstruction "rapide" du pays.

"Les Français doivent savoir que nous ne sommes nullement en guerre avec le peuple afghan, mais que nos troupes peuvent être engagées ou impliquées dans des opérations de guerre", a-t-il dit. "Elles sont sur place pour assurer notre sécurité collective en faisant en sorte que l'Afghanistan ne redevienne pas le sanctuaire du terrorisme international", a-t-il affirmé.

 

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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