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Après Dieudonné? La lutte pour la liberté de s'exprimer

par robertbibeau@hotmail.com / 15.01.2014

L’accusation par association est anti-démocratique

En politique, la classe ouvrière n’a pas à s’amouracher d’une vedette ou à épouser sa cause personnelle. La classe ouvrière défend déjà la plus noble des causes, celle de la libération de l’ensemble de l’humanité de l’esclavage salarié, et pour ce faire, elle devra renverser cette société inefficace, inopérante et paralysée. Ceci étant admis, la question est de savoir comment faire avancer cette noble cause. Dieudonné, l’artiste petit bourgeois, a réussi à braquer l’unanimité de la classe politique française honnie – la totalité de l’État policier et la majorité des collabos de la pseudo gauche terrifiée par les terroristes sionistes (LICRA – LDJ – CRIF), Dieudonné pouvait-il nous aider dans la défense de la liberté d’opinion et d’expression? 

Jolie carte de visite que d’avoir tous ces repris de justice à sa poursuite. L’artiste, seul (ou alors soutenu seulement par quelques droitistes extrémistes), a tenu tête à l’Élysée pendant dix années. Nous nous sommes tout de même demandé si nous pouvions l’endosser? Attention, nous ne souhaitons pas le suivre aveuglément. Nous écrivons bien : «le soutenir dans son combat pour la liberté d’expression, de réunion, de publication, d’affichage, de diffusion» et ceci, en conservant notre autonomie organisationnelle et opérationnelle? (1)

Le visionnement de nombreux vidéos sur Youtube s’est imposé afin de vérifier les allégations dont il est l’objet dans les médias à la solde. L’humoriste est-il raciste et fasciste ? Il ne faut se fier qu’à soi-même pour apprécier l’orientation politique d’un artiste, d’une personnalité, d’un politique, d’un affidé. Vérification faite, pas de racisme, encore moins de fascisme avéré à travers les vingt vidéos visionnées. Nous avons vu et entendu un petit-bourgeois faisant rire les gens de leurs tares, de leurs travers et de leurs préjugés. Les gens de religion juives boivent la tasse, tout comme les musulmans, les catholiques, les colons israéliens et plusieurs sionistes, criminels de guerre attestés, DSK le condamné, et une série d’autres personnalités bigarrées. Les canadiens, les camerounais, les africains y passent en bonne camaraderie.   

Nous avons donc fortement recommandé aux ouvriers de soutenir la lutte de cet humoriste en faveur de la liberté de pensée, d’expression, de réunion, de diffusion, car la classe ouvrière a intérêt à ce que la bourgeoisie respecte ses propres lois et décrets affirmant la liberté d’opinion et d’expression. La classe ouvrière a intérêt à ce que le grand capital renonce aux voies fascistes de gouvernance. Alors nous avons appelé la classe ouvrière à barrer le chemin vers le fascisme que veulent emprunter tous les Manuel Valls de ce monde (2).

La petite-bourgeoisie déchirée entre sa loyauté et sa révolte

Ce faisant, nous étions conscients d’appeler au soutien de la lutte d’un artiste petit-bourgeois –résistant – à ce moment –. On doit toujours se rappeler qu’en politique l’appartenance de classe est déterminante. Nous l’avons écrit récemment (3). La petite-bourgeoisie est, de par sa position dans le procès de production, un segment vacillant et transfuge. Elle joue habituellement le rôle de courroie de transmission – de chien de garde – d’entremetteuse et de coolie au service de la grande bourgeoisie. Ce qui ne l’empêche pas, à l’occasion, de résister à l’oppression, surtout quand elle est en voie de paupérisation.

C’est exactement la posture que Dieudonné avait adopté, c’est-à-dire résister vigoureusement aux gardes chiourmes qui, sur les plateaux de la télé – et dans les studios de la radio – et dans les salles de rédaction, ont pour tâche d’organiser la collaboration de classe, de produire du consentement et d’accréditer les idées approuvées – celles de la pensée unique – les idées qui servent la classe capitaliste – et de sanctionner les déviances comme celle de Dieudonné.

Pour les raisons qui sont les siennes, Dieudonné avait épousé la voie de la résistance et luttait pour défendre sa liberté d’opinion et d’expression. Nous ne pouvions que nous réjouir de cette alliance tout en encourageant toutes les autres luttes menées par les ouvriers comme à Tours où des salariés se battent pour le droit d’afficher, et à Compiègne où un délégué syndical se bat pour réintégrer son emploi (4). 

La petite-bourgeoisie est un segment de classe qui peut être progressiste et parfois certains de ses éléments peuvent se transformer en révolutionnaires authentiques (Marx, Lénine). Mais dans son ensemble, ce segment de classe n’est pas révolutionnaire jusqu’au bout. Le petit-bourgeois croit toujours qu’il a le choix de sa souffrance même s’il ne l’a pas. Par sa position de classe dans le procès de production, par son éducation, par ses relations, il peut toujours changer de camp. Il peut renoncer à la lutte de classe antagoniste, capituler, et négocier un compromis avec ses maitres. Souvent il sera autorisé à réintégrer le sérail qu’ils avaient temporairement délaissé. Le Bobo peut toujours se parer des chaines dorées que lui concède la bourgeoisie (temporairement, car la crise économique s’approfondissant les petits-bourgeois ne sont qu’en rémission).

Dieudonné poursuit-il le combat pour la liberté d’expression?

Dieudonné vient de faire la démonstration de cette versatilité petite-bourgeoise. Il met fin à son combat pour tenter de présenter son spectacle «Le Mur» – ce  spectacle qui était le symbole de la liberté de pensée, d’expression et de manifestation publique. C’est dommage. Sa résilience bénéficiait à tous, y compris aux ouvriers. Il a décidé d’adopter d’autres voies et moyens, comme d’écrire un nouveau spectacle intitulé «Asu Zoa». Nous verrons si ce nouveau spectacle résiste aux exigences de la censure de l’État policier (5).   

Nous pouvons assurer Dieudonné qu’il ne réintègrera jamais le sérail des biens pensants, de la pensée-unique dominante, où le grand capital et son segment sioniste particulièrement, l’attendent en antichambre (du CRIF). Il a tenu tête trop longtemps. Il a montré le mauvais exemple à trop de gens. Tous les Bobos doivent contempler – sur une pique (virtuelle) – au-dessus des murailles de la ville – la tête du sacrifié pour qu’aucun artiste n’ait plus jamais l’idée de recommencer. Tous les Bobos à la solde doivent réaliser ce qu’il en coûte de résister. C’est exactement cela le fascisme de l’État policier.

Nous pouvons assurer Dieudonné que s’il laissait tomber sa lutte pour la liberté d’expression il trahirait ceux qui l’ont supporté. Il indisposerait les jeunes qui ont commencé à dresser leur quenelle insolente au prix de sanctions fascisantes. Il décevrait les travailleurs, placés en garde à vue, pour avoir osé afficher, distribuer et résister à l’État policier. Il laisserait tomber son public déboursant son droit d’entrée  comme on contribue au soutien d’un Partisan révolté. Il trahirait le public manifestant aux portes de La Main d’Or et du Zénith pour défendre leur droit d’écouter le spectacle désiré.

C’est la raison pour laquelle nous avons toujours affirmé que la petite bourgeoisie pouvait être un compagnon de route de la révolution, mais jamais nous ne devons laisser les éléments de cette classe timorée prendre la direction des organisations de la classe ouvrière, ni même la direction de la lutte révolutionnaire (comme l’erreur a été  commise lors de deux vagues révisionnistes antérieures) (6). Le cas échéant, nous pouvons saluer leur courage et soutenir leur résistance – le temps qu’il résiste du moins – et si demain il tourne casaque et ploie sous la charge – alors bon vent – et les ouvriers devront poursuivre sur le sentier de la résistance.

Seule la classe ouvrière doit diriger le mouvement, les soulèvements et les organisations militantes qui mènent ces mouvements de résistance.

Seule la classe ouvrière est authentiquement révolutionnaire. Cette classe sociale, de par sa position concrète dans le procès de production des marchandises, n’a tout simplement pas d’autre choix ; ou bien elle renverse le pouvoir bourgeois, ou bien elle demeure esclave salariée. Seule elle peut et elle doit assumer la liberté pour tous les aliénés.

  1. http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/dieudonne-m-bala-celui-par-qui-la-145995
  2. http://allainjules.com/2014/01/11/affaire-dieudonne-lhumoriste-dieudonne-force-les-neo-fascistes-a-se-demasquer/
  3. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-petite-bourgeoisie-pervertie-et-trahie/
  4.  http://www.20minutes.fr/societe/1271977-20140109-xavier-mathieu-tous-autres-ete-reintegres-sauf-moi
  5.  http://allainjules.com/2014/01/12/deliriums-tremens-bedos-versus-dieudo-ou-la-fable-le-lion-et-le-moucheron/
  6.  http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-petite-bourgeoisie-pervertie-a-trahi-2e-partie/

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021