Les vrais rebelles du foot

2010, la grève de Knysna : C'est le nom donné par les médias français durant la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud à une « grève » d'entraînement de la part des joueurs de l'équipe de France de football durant la compétition. Interviewé, Fernando Arrabal, poète et cinéaste dira ce cet évènement "Viva la rébellion de Knysna de l’équipe de France… Anelka aime la France. Comme tous les joueurs de l’équipe. Cette révolte française d’aujourd’hui lors de la Coupe du monde est un moment significatif dans l’histoire de la modernité. Ils ont pris leurs responsabilités poétiques. Ils ont fait le geste de leurs meilleurs ancêtres : la révolution....C’est le triomphe des fiancés de Louise Michel. De 23 Gavroche, sans dieu ni maître."

Juin 2012, l’équipe de France est éliminée de l’Euro 2012 sans gloire et logiquement. Pas de fond de jeu, pas d’envie, pas de grinta, au fil des matchs de poule, rien ne laissait espérer quelque chose. Et puis il y a eu l’attitude des joueurs. Pas de grève cette fois mais des insultes encore. A l’entraineur et aux journalistes. Au guide de l’équipe et au public.
Samir Nasri est dans l’oeil du cyclone. D’abord parce qu’il a dit « ferme ta gueule » à un journaliste et surtout il a remis ça hier soir en zone mixte. Un journaliste de l’AFP lui a demandé «un mot» sur la défaite des Bleus et leur élimination de l’Euro, Nasri s’est rapidement énervé. «Non, de toute façon, vous cherchez toujours la m…, vous écrivez de la m…». Selon plusieurs témoins de la scène, le journaliste s’est alors emporté à son tour et lui a répliqué «Alors casse-toi.» «Viens, on va régler ça là-bas», lui répond du tac au tac le joueur qui lâche ensuite une flopée d’insultes. «Va te faire enculer, va niquer ta mère. Tu veux qu’on s’explique ? Fils de pute Comme ça tu pourras dire que je suis mal élevé !». Le petit prince de Marseille nous fait honte mais ses partisans mettent en avant son esprit de rébellion et glorifie une attitude de quelqu’un à qui on ne donne pas de leçon. Rebelle Nasri? Non. Tout juste un capricieux et un égoïste.
Car c’est quoi un vrai rebelle dans le football? Le dernier documentaire de Gilles Rof et Gilles Pérez, à qui l’on doit le mythique  »OM A Jamais les Premiers », nous donnent une partie de la réponse au travers de 5 portraits de footballeurs magnifiquement tournés, avec Eric Cantona comme lien entre tous ces portraits.« Les rebelles du foot » nous réconcilie avec le football. Non les footballeurs ne sont pas tous des Nasri, indignes et insultants. Ce film, d’une efficacité redoutable dans sa démonstration, nous montre qu’on peut être footeux et conscient de l’environnement politique, être star du ballon et citoyen. Le foot est d’une affaire d’Homme. Pour le pire et parfois pour le meilleur.

Les rebelles du foot est le nouveau documentaire de 13 Productions et c'est un film qui réconcilie les valeurs humanistes et le football. Autour de 5 portraits de footballeurs engagés (Drogba, Caszely, Mekhloufi, Pasic et Socrates), Gilles Rof et Gilles Pérez accompagnés d'Eric Cantona montrent que le football n'est pas que fric et frime et qu'il peut se faire politique et engagé. Attention chef d'oeuvre! Disponible en DVD.


Les vrais rebelles du foot par PadawanProductions

Drogba, Mekloufi, Sócrates, Caszely, Pašić : les vrais rebelles du foot

Lorsque l'attitude des footballeurs est passée au crible, c'est le plus souvent pour railler leurs gestes déplacés, leurs salaires ou leurs fautes de français. Le documentaire "Les rebelles du foot" a choisi un autre prisme : celui de joueurs qui se sont engagés en faveur de l'intérêt collectif, utilisant le football et leur notoriété comme arme de résistance.

"Les rebelles du foot", documentaire de Gilles Rof et Gilles Perez

Quand les footballeurs s'engagent

 Certains intellectuels répètent comme des perroquets que le football est l'opium du peuple. Ce sport selon eux ne sert qu'à abrutir les masses et les empêcher d'accéder à une prise de conscience sociale. Il se cache derrière cette analyse un profond mépris pour les loisirs populaires et en fait pour le peuple lui-même. Cela dénote surtout d'une vision idéologique qui ne s'encombre pas de prise en compte de la réalité.
 Bien sûr toutes les vedettes du football ne sont pas des leaders politiques contestataires, il ne faut pas oublier qu'il y a un écart entre leur âge (ils sont très jeunes) et leur notoriété qui est immense. Les footballeurs qui s'engagent sur le plan social le font plutôt arrivés à un âge de maturité, après la trentaine. Et parmi eux, certains ont eu des parcours hors-normes.
Le grand intérêt du documentaire de Gilles Perez et Gilles Rof "Les rebelles du foot", qui sera diffusé sur Arte le 15 juillet en prime time, est de montrer quelques exemples de footballeurs qui se sont engagés, qui ont pris des risques importants au service d'une cause qui les dépassait, qui ont mis leur notoriété au service de l'intérêt collectif.

Éric Cantona sert de fil directeur dans ce passionnant documentaire.

On y trouve Didier Drogba, la vedette de Chelsea, l'idole de la Côte d'Ivoire qui, juste après le match de la première qualification de son pays pour une Coupe du monde, avec tous ses partenaires, demande à tous les combattants ivoiriens de déposer les armes et demande aux politiques de faire comme les joueurs : s'unirent pour la cause nationale. Ayant reçu le ballon d'or africain, lui qui est de la même ethnie que Laurent Gbagbo, il ira le présenter dans la capitale des rebelles à Bouaké alors que le pays est coupé en deux. Il reviendra ensuite dans cette ville avec l'équipe nationale. Après les élections de 2010, il joue un rôle important dans la réconciliation du pays.
 Il y a bien sûr Rachid Mekloufi qui, à 23 ans quitte Saint-Étienne, l'équipe de France (et devient de surcroît déserteur puisqu'il était à l'époque au bataillon de Joinville) pour réformer l'équipe du FLN qui permettra, avant même l'indépendance de l'Algérie, de hisser le drapeau, de chanter l'hymne national et d'offrir une vitrine à la cause indépendantiste. Ces joueurs à l'époque ont quitté le confort qui était le leur dans les clubs professionnels français pour se mettre au service de la dignité nationale, ils ne savaient pas combien de temps allait durer leur aventure. Mais ils considéraient que c'était leur devoir d'agir ainsi.
Il y a bien sûr Sócrates qui, en pleine dictature militaire au Brésil, crée la démocratie corinthiane. Le Club de corinthians à Sao Paulo va être autogéré par les joueurs et le staff. Les appels à la liberté seront un constant pied de nez à la dictature brésilienne.
Il y a aussi Caszely. C'est la vedette de l'équipe du Chili qui se qualifie pour la Coupe du monde de 1974. Il joue en Espagne. Reçu au palais présidentiel par le général Fidel qui vient saluer chaque joueur, il met ostensiblement ses mains dans le dos pour éviter de serrer celle du dictateur et l'interpellera ensuite publiquement sur ce qui ne va pas au Chili. Sa mère sera torturée, il militera pour le retour à la démocratie et jouera un rôle essentiel lors du référendum qui le permettra.
Il y a ensuite Pašić. Il joue à Sarajevo. Durant le siège de la ville élue, malgré de nombreuses sollicitations pour aller jouer dans des clubs européens huppés, il va rester durant les trois ans du siège et créera une école de football pour s'occuper des enfants de la ville, leur faire oublier le traumatisme des bombardements.

 Témoignages des acteurs, images d’époque, explications claires et pédagogiques, récit séduisant : une vraie réussite devant laquelle il ne faut pas se rebeller.

N.B : le lapsus (révélateur ?) de l’auteur de l’article, dénoncé par le commentaire de Billy Boxon, camarade qui l’a publié suite à l’alerte que je lui avais faite) :
Billy Boxon a posté le 14 octobre 2013 à 16h13
Monumentale bourde : "Reçu au palais présidentiel par le général Fidel " - Il s'agissait évidemment du Général PINOCHET

Le film

Documentaire de 90 minutes de Gilles Perez et Gilles Rof
Avec la participation d’Eric Cantona
Coproduction : 13 Productions, Canto Bros, Arte France (France, 2012)
 
Quand le football devient citoyen !

Loin des paillettes, Éric Cantona nous raconte l’histoire de footballeurs qui ont su résister.
Ils s’appellent Mekloufi, Sócrates, Pasic, Caszely ou encore Didier Drogba et ils ont su dire non !
À l’heure où le foot business semble gangréner notre rapport au sport, l’indomptable Éric Cantona réveille les consciences, à travers le parcours de joueurs qui se sont opposés à un pouvoir et sont devenus des figures de proue de la résistance, au-delà de leurs performances sportives.
 
Un film – manifeste qui réaffirme les valeurs du sport dans la cité à travers cinq histoires chères à Eric Cantona :

L’histoire de Didier Drogba, qui en 2004 en pleine guerre civile ivoirienne, ignore les mises en garde de son club et de ses agents pour lancer un appel à l’unité et demandant aux deux parties de déposer les armes.

DIDIER DROGBA(Côte d’Ivoire):

Capitaine de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire, Ballon d’or africain, Didier Drogba a utilisé son aura pour demander aux deux camps qui se déchiraient dans la guerre civile d’arrêter les combats.
Le buteur de Chelsea s’est même rendu au cœur du territoire des rebelles pour présenter son trophée et faire disputer à la sélection une rencontre internationale.
Le contexte politique
La Drogbamania bat son plein. Dans toutes les rues, des Ivoiriens portent des maillots du capitaine de la sélection. Les effigies du joueur sont partout. Sur les publicités pour les opérateurs téléphoniques ou dans les maquis, ces bars populaires présents dans tous les quartiers. Pourtant, la tension est toujours présente. La capitale de la Côte d’Ivoire garde les marques des dix ans de guerre civile qui viennent de déchirer le pays. Alassane Ouattara a été proclamé président avec l’aide de la communauté internationale. Les blindés de l’ONUCI sont partout. Les pro-­‐Gbagbo, l’ancien président, aussi. Discrets mais déterminés à faire libérer leur champion, arrêté et transféré au tribunal pénal international de La Haye.
Etonnamment, dès qu’on parle football, la population ivoirienne semble marcher comme un seul homme. Derrière Drogba, son héros, et les autres Eléphants (le surnom des internationaux ivoiriens), elle semble s’unir à nouveau… Des micros-­‐trottoirs d’Abidjanais démontrent clairement l’importance de Drogba pour la paix en Côte d’Ivoire et son rôle d’unificateur.
L’action de Drogba
Didier Didier Drogba est en visite officielle au palais présidentiel d’Abidjan. Sur une estrade, il parle devant une assistance concentrée:« M. Le Président, je tiens à œuvrer pour la paix en Côte d’Ivoire et à cette occasion, monsieur le président, je voudrais demander de pouvoir aller présenter ce ballon d’or à Bouaké »
Alors que l’assistance applaudit, Laurent Gbagbo accuse visiblement le coup… Et finit par hocher la tête en signe d’acquiescement.
Bouaké est en liesse. Des milliers de personnes attendent l’avion de la présidence qui amène Didier Drogba. Le héros descend sur le tarmac… Quelques minutes plus tard, après un incroyable bain de foule, il est à la tribune sur la place principale de Bouaké devant une foule très serrée. Guillaume Soro, le chef des rebelles, le remerciede sa présence et Drogba annonce que cette première visite n’est qu’un début: « Dans quelques mois, toute la sélection viendra jouer ici ».


Celle du chilien Carlos Caszely qui fut un des rares footballeurs d’envergure à s’opposer et à défier ouvertement en 73 le dictateur Pinochet.

CARLOS CASZELY(Chili):

Le Général Pinochet lui a dit qu’il était « le premier gauchiste qui jouait ailier droit »…
La mère de Carlos Caszely a été torturée par les sbires du dictateur chilien. L’homme s’est publiquement opposé à lui avant de choisir l’exil.
Le contexte politique
Chili. 11 septembre 1973.
Le palais de la Moneda est pris d’assaut. Le régime de Salvador Allende, la première véritable démocratie du continent sud-américain, est noyé dans le sang. Le général Pinochet prend le pouvoir… Et installe une dictature qui va durer 25 ans. Le Chili devient un symbole international. Celle de la répression d’un peuple par une junte militaire.
Images du stade national… Une des parties du stade est non rénovée, avec ses bancs en bois et ses barrières métalliques, conservée en « mémoire des personnes torturées et assassinées lors du coup d’Etat»…« Et c’est ici que nous avons été détenus… Dans ce stade… C’est incroyable. Incroyable. Comment ont-­‐ils pu profaner un tel lieu ? » Vladimiro Mimica
L’action de Caszely
Pinochet et son état-­‐major reçoive l’equipe nationale du Chili Carlos Caszely raconte
    Il commence à marcher… Et à saluer les joueurs qualifiés pour le Mondial en Allemagne…
    Et quand il arrive très près, très près, je mets mes mains derrière moi. Et quand il me tend la main, je ne lui serre pas.
    Et il y a eu un silence qui pour moi a duré mille heures… Ca a du être une seconde ? Et il a continué.
    Moi, comme être humain, j’avais cette obligation parce que j’avais un peuple entier derrière moi en train de souffrir, et que personne ne faisait rien pour eux…
    Jusqu’à arriver un moment où j’ai dis stop…
    Non à la dictature… Au moins, laissez-moi protester. Au minimum, laissez-moi le dire… Au minimum, laissez-moi dire ce que je ressens.
La campagne du plébiscite de 1988 où les Chiliens sont appelés à voter pour savoir s’ils veulent que Pinochet reste au pouvoir.
Lors de cette campagne Carlos Caszely participe à une publicité qui appel le peuple chilien a voté non


Rachid Mekhloufi, un joueur de l’équipe de France qui pendant la guerre d’Algérie choisit la clandestinité et rallie son pays pour en défendre les couleurs en 58 dans l’équipe du FLN.

RACHID MEKHLOUFI(Algérie/France):

International français, il a abandonné Saint-Etienne et ses espoirs de disputer la coupe du Monde 1958, pour rejoindre clandestinement huit de ses compatriotes et fonder l’équipe du FLN.
Une équipe qui deviendra le symbole de la nouvelle Algérie, jusqu’à son indépendance en 1962.
le contexte politique
    « La tendance des politiques en France, c’était de dire en Algérie, il y a une bande de terroristes… Bon voilà. Le mot de guerre n’était pas prononcé. La guerre d’indépendance n’était pas prononcée. Avec eux, elle a été… Elle a sauté aux visages de millions de gens, en France en tout cas »Michel Nait Challal
Entre 1954 à 1962, c’est la guerre sur le territoire des départements français d’Algérie, avec également des répercussions en France métropolitaine. Elle oppose l’État français à des indépendantistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN). Le conflit débouche, après les Accords d’Évian du 18 mars 1962, sur l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet de la même année, et entraîne l’exode de la population des Européens d’Algérie, dit Pieds-Noirs ainsi que le massacre de plusieurs dizaines de milliers de musulmans pro-français.
L’action de Mekloufi
L’hôpital de Saint‐Etienne en pleine nuit. Trois hommes en sortent sans un bruit, l’un d’entre eux porte encore un bandage sur la tête. Ils s’engouffrent dans une voiture, une Aronde, qui passe devant le stade Geoffroy‐Guichard, dont la masse imposante est tapie dans l’ombre, et prend la route vers la Suisse. Nous sommes le 14 avril 1958.
Et Rachid Mekloufi, joueur de l’AS Saint‐Etienne et de l’Equipe de France, star du football francais, vient de prendre le plus grand tournant de sa vie.
Les deux hommes qui l’accompagnent sont des membres du FLN, le Front de Libération Nationale algérien. Ils lui ont proposé, comme à dix de ses camarades, tous footballeurs professionnels nés en Algérie et jouant dans les grands clubs de métropole, de rejoindre la cause de l’indépendance. Ils s’enfuient tous vers Tunis pour former la nouvelle équipe nationale d’une Algérie qui n’existe pas encore. Un acte politique insensé. Un coup de propagande génial. Mekloufi a dit oui. Et il a disparu comme un clandestin. Comme un déserteur, même, puisque, cette année là, il effectue son service militaire de citoyen francais.
Au‐delà des moments forts, l’épopée de l’équipe du FLN, c’est aussi et surtout cela. Une histoire d’attente et d’engagement sans certitude de résultats. Une histoire de temps qui passe très lentement.


Celle de Predrag Pasic, international yougoslave qui choisit de fonder une école de football multi ethnique dans le Sarajevo assiégé des années 90.

PREDRAG PASIC(Bosnie):

International Yougoslave fraîchement retraité, Pasic a décidé de rester dans sa ville de Sarajevo, au moment où la guerre a enflammé la Bosnie. Malgré le siège et les bombardements, il a créé Bubamara, une école de football accueillant plus de 600 enfants de toutes origines et religions. Tout au long du conflit, l’action de Bubamara a été un symbole de la résistance à la guerre civile qui a ravagé l’ancienne Yougoslavie.
Le contexte politique
Predrag Pasic est né à Sarajevo en pleine période Tito. D’origine serbe, ce footballeur professionnel se fait un nom dans l’équipe locale de la capitale bosniaque, FK Sarajevo, où il croise la route de Radovan Karadzic, psychologue du club, avant de participer à la coupe du Monde 82 avec l’équipe nationale yougoslave. Après deux saisons à Stuttgart, Pasic prend sa retraite de footballeur professionnel et rentre en Bosnie. Quelques mois plus tard, la guerre frappe la Bosnie et les troupes de Karadzic assiègent la ville. Pasic, le Serbe, ne cède pas à la dérive nationaliste. Il reste dans la ville et lance les fondations d’une école de football pour les jeunes de Sarajevo: Bubamara (coccinelle).
Radovan Karadzic, le chef des Serbes de Bosnie, annonce à la radio « demain, Sarajevo sera rasée. Il y aura 500 000 morts… ».
Predrag Pasic « Pendant la guerre, on m’avait proposé de partir un peu partout. On m’a même proposé de partir à Stuttgart pour m’aider et sauver ma famille. Mais je n’aurais jamais pu me sentir bien, dehors, sachant qu’à Sarajevo, la guerre continuait. Je ne pouvais pas vivre ailleurs. ».
 L’action de Pasic
Sous les bombardements, il réquisitionne la patinoire olympique de la ville et permet à des dizaines de jeunes enfants, musulmans, croates et serbes d’oublier la guerre en jouant au foot.
    « Après s’être habitué à la survie dans une ville en guerre, je me suis dit que je devais faire quelque chose pour ma ville. Je me suis dis que je pourrais faire quelque chose pour les enfants qui étaient les plus en danger. Résister, oui, mais comment ? Et bien, en jouant au foot. Ça parait ridicule mais il faut se rendre compte que les enfants à l’époque étaient les plus en danger. Je me devais donc de les occuper et c’est alors que j’ai proposé d’ouvrir une école de foot dans Sarajevo assiégé. Predrag Pasic


Celle du brésilien Sócrates qui en pleine dictature militaire au début des années 80, transforme chaque match en meeting politique pour la démocratie.

SOCRATES(Bresil):

L’inventeur de la Démocratie Corinthienne au moment où le Brésil était sous la botte de la junte militaire. Il a mis ses idées politiques en pratique au sein du plus populaire club de football de Sao Paulo. Un exemple concret de démocratie participative qui a aidé le plus grand pays d’Amérique du Sud à se libérer de la dictature.
Le contexte politique
Au début des années 80, alors que le Brésil est dirigé par une dictature militaire, Socrates va devenir le symbole d’un courant alternatif, d’un espoir de liberté, fissurant la gaine de fer qui tient le plus grand pays d’Amérique du Sud. Grand, beau, intelligent et surtout rebelle à toute idée de hiérarchie, Socrates reste un personnage à part dans le football brésilien.
Washington Olivetto : « Dans son allure, dans son visage, dans ses prises de positions, Socrates avait incontestablement quelque chose de Che Guevara »
L’année 1983 est plus dure pour les Corinthians. L’opposition est de plus en plus pressante sur le plan politique et multiplient les rassemblements de rue pour demander des élections directes pour la présidence.
L’action de Socrates
Le Sport Club Corinthians Paulista, l’un des plus grands clubs de Sao Paulo. En accord avec le directeur sportif de l’équipe, Atilson Monteiro Alves, Socrates et ses coéquipiers inventent une démocratie participative : toutes les grandes décisions stratégiques du club seront mises au vote. La Democracia Corintiana, la Démocratie Corinthienne, est née. Son nom va s’inscrire sur le maillot des joueurs qui, portés par leur audace, remportent deux titres de champions paulistes d’affilée.
    « On rentre sur le terrain devant 40 000 personnes avec une banderole qui dit « Vaincre ou Perdre, mais toujours avec la démocratie »»
    « Nous étions fiers de participer à éveiller la conscience politique du peuple brésilien ».Wladimir
   


Qu’est ce qu’on connait du foot ? La ligue des champions ? le montant des transferts ? les tribunes qui sifflent ? la violence ? le business ?
    Vous avez raison c’est ça aussi le foot. Mais moi je vais vous parler d’autre chose. Je vais vous parler des vraies valeurs, des hommes, je vais vous parler de mon football.
    Celui que j’ai joué, celui que j’aime : solidarité, fraternité, liberté. Je vais vous parler de mon football et pourquoi dans ce monde, on en a besoin plus que jamais.
    Parce que vous voyez encore aujourd’hui, ce monde, on peut le changer.

    Eric Cantona

Sources :

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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