Créer un site internet

Abolition de l'esclavage

  

La première trace d'une abolition de l'esclavage est la série de lois édictées en 958 par Gwangjong, le quatrième roi du royaume de Koryŏ (Corée actuelle), mais les invasions qui ont suivi ont balayé cette réforme. En Europe à la même époque, les marchés aux esclaves sont progressivement interdits, sous l’influence de l’Église (voir sainte Bathilde).

À partir du VIIIe siècle le servage a progressivement remplacé l'esclavage en Europe occidentale. Le servage quant à lui avait presque disparu lors de son abolition sous la Révolution française.

L'Empire du Mali interdit à son tour l'esclavage au XIIIe siècle, sous Soundiata Keïta (il sera rétabli en 1591 par le pacha marocain Djouder, puis à nouveau aboli en 1891 avec l'arrivée des Français).

L'idée d'esclavage revient sur le devant de la scène avec la découverte du Nouveau Monde, en prétextant que la pratique en existe depuis huit siècles de l'autre côté de la Méditerranée (les barbaresques pratiquaient la capture de prisonniers pour tirer de leurs familles des rançons; les prisonniers pour lesquels ils ne pouvaient en obtenir étaient vendus comme esclaves sur les marchés orientaux). Charles Quint commence par l'autoriser, puis l'interdit en 1526 dans tout son empire sur recommandation de son Conseil des Indes. Peu de temps après, le 2 juin 1537, le pape Paul III' l'interdit à son tour en termes vigoureux dans sa lettre Veritas ipsa, suivie le 29 mai de la bulle officielle Sublimis Deus. La controverse de Valladolid suivra treize ans plus tard. Cela étant, le Nouveau Monde est loin de Rome, les nouvelles qui en parviennent ne sont que celles que des témoins peuvent ou veulent en donner, et il n'est par ailleurs point de droit possible sans force pour le faire appliquer : la bulle du pape sera superbement ignorée, en dépit d'actions de Bartolomé de Las Casas et d'une partie des évêques.

Dans les colonies européennes, l'esclavage issu du commerce triangulaire sera cependant progressivement interdit, mais seulement au cours du XIXe siècle. Par la suite, la lutte contre l'esclavage sera un des arguments des mouvements colonialistes en Afrique et mènera à la fondation de la colonie américaine du Liberia.

               

Révoltes d'esclaves

La rébellion des Zandj est une révolte d’esclaves noires contre le pouvoir des Abbassides entre 869 et 883.

La révolution haïtienne eu lieu de 1791 à 1803. Les noirs libres et les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue se sont rebellés contre l'esclavage en détruisant les plantations coloniales et, sous la direction de François Dominique Toussaint Louverture et ensuite de Jean Jaques Dessalines (tous deux anciens esclaves émancipés), ils ont réussi la première révolution anti-esclavagiste du continent américain et ont créé en 1804, la République d'Haïti, le deuxième État indépendant du continent, après les États-Unis.

Marronnage

Avant l'abolition, outre la révolte, le marronnage était une autre forme de contestation de l'esclavage par l'esclave. Les Marrons fuyaient de la propriété de leur maître et partaient se réfugier dans des lieux inaccessibles où ils se regroupaient parfois pour former des sociétés organisées capables d'une défense passive contre les chasseurs envoyés à leurs trousses.

Mouvements et associations abolitionnistes

Aux États-Unis

Dès 1770, les sociétés Quakers de Nouvelle-Angleterre s'interdisent toutes pratiques esclavagistes. L'esclavage est aboli en 1777 dans le Vermont[1].

Pourtant, lorsque la Constitution américaine entre en vigueur le 4 mars 1789, elle consacre l'esclavage pratiqué dans un grand nombre d'États, notamment du Sud. L'une de ses dispositions permet aux propriétaires d'esclaves de calculer le nombre de suffrages à partir de l'équation : 1 noir = 3/5 d'un blanc !

Dans les années 1820, la Female Anti-slavery Society dénonce l'esclavage.

En France

En France, l'article " traite des nègres " de L’Encyclopédie rédigé en 1776 par Louis de Jaucourt condamne l'esclavage et la traite : " Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine. " Brissot créa la Société des amis des Noirs en 1788 ; mais, malgré les efforts de ses membres éminents comme l'abbé Grégoire ou Condorcet, il ne put obtenir l'abolition de l'esclavage auprès de la Constituante. Ce ne fut que le 4 février 1794 que la Convention, abolit l'esclavage en avalisant et généralisant la décision unilatérale du commissaire civil à Saint-Domingue, Léger-Félicité Sonthonax, prise le 29 août 1793.

Cette abolition, certes dictée par un humanisme hérité des Lumières, avait aussi comme objet de rallier les esclaves révoltés de Saint-Domingue, face à la double menace royaliste et d'invasion anglaise. Du reste, cette abolition ne sera pas appliquée dans toutes les possessions françaises d'alors, loin s'en faut. Napoléon le rétablira (loi du 30 floréal an X, soit le 20 mai 1802) sous l'influence supposée de la famille de son épouse Joséphine de Beauharnais béké de Martinique, cédant aux supplications des colons blancs qui prétendaient ne plus pouvoir assurer leur survie et celle de leur plantation en ayant recours à une main-d'œuvre non servile. Les mariages mixtes redevinrent interdits par la même occasion.

Il faut signaler que Napoléon Ier, de retour de l'île d'Elbe pour trois mois (Les Cent-Jours), décréta une abolition immédiate de l'esclavage, davantage peut-être par stratégie que par sentiment d'inanité du rétablissement de l'esclavage. En 1802, celui-ci pourtant avait généré une guerre d'indépendance à Saint-Domingue (voir : Toussaint Louverture et Expédition de Saint-Domingue).

Sa décision sera confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815. Néanmoins, à la Restauration, celle-ci restera aussi lettre morte.

En 1834, est créée la Société française pour l'abolition de l'esclavage présidée par Victor de Broglie.

Victor Schoelcher nommé dans le Gouvernement provisoire de 1848 Sous secrétaire d'État à la Marine et aux colonies par le ministre François Arago, contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les Colonies. Le Décret d'abolition du 27 avril, signé par tous les membres du gouvernement paraît au Moniteur, le 5 mars.

Au Royaume-Uni

À la même époque en Angleterre, le mouvement abolitionniste se structure à partir de 1788, dans la Société pour l'abolition de la traite autour du député William Wilberforce avec le soutien du premier ministre William Pitt.

                                                                    

Abolition de l'esclavage

L'abolition officielle de la traite des noirs date de 1807 pour les États-Unis et l'Angleterre et du congrès de Vienne de 1815 pour les autres puissances européennes. Celle ci se poursuivra cependant de façon clandestine et il faudra attendre l'abolition de l'esclavage pour que ce trafic cesse réellement.

L'esclavage fut aboli en 1761 au Portugal (en 1836 dans les colonies africaines) et en Angleterre en 1833. L'abolition bill promulgué en 1833 ne marque pas l'émancipation totale des esclaves dans les possessions britanniques. En effet, il convient de préciser que les esclaves doivent rester sous le joug de leurs anciens maîtres pendant une certaine période. Il était prévu que les esclaves non-ruraux restent auprès de leurs maîtres jusqu'en 1838 et les esclaves ruraux jusqu'en 1840. Finalement l'abolition complète de tous les esclaves est décrétée le 1er août 1838. Seule la colonie d'Antigua choisit l'abolition complète et immédiate pour ses esclaves dès 1833.

En 1821, l'État du Libéria est fondé en Afrique de l'ouest par une société américaine de colonisation pour y installer des noirs libérés. En 1847, le Libéria est un des premiers pays africains indépendants.

L'Empire ottoman à son tour a aboli l'esclavage le 26 décembre 1847.

En France, il faudra attendre le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 et les interventions de l'abolitionniste Victor Schoelcher pour que l'abolition de l'esclavage soit définitive.

En 1865 les États-Unis promulguent le 13e amendement interdisant l'esclavage. La question de l'esclavage, en partie révélée par le livre La Case de l'oncle Tom conduisit Abraham Lincoln à promettre son abolition s'il était élu. Son élection conduisit donc les États du Sud à demander la Sécession. Celle-ci leur fut refusée (elle aurait en effet privé les caisses fédérales de l'essentiel de ses impôts), conduisant à la guerre civile. La Guerre de Sécession qui en suivit sera la plus meurtrière de toute l'histoire de ce pays.

Au Brésil l'abolition a eu lieu en 1888.

La Mauritanie est le dernier pays à avoir officiellement aboli l'esclavage (en 1980).

  • 1926 Convention internationale sur l'esclavage
  • Dates d'abolition de l'esclavage

La Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies du 10 décembre 1948 a solennellement interdit l'esclavage sur toute la Terre.

Cela n'empêchera pas cette pratique de perdurer encore. En Mauritanie, la situation ne change que très lentement.

                               

6 votes. Moyenne 4.17 sur 5.

Commentaires (2)

TdL
  • 1. TdL | 20/06/2007
Les formes de l'esclavage changent avec les époques, avec les conditions politiques et en fonction des besoins économiques des pays. ... L'esclavage n'a pas disparu ... Les petits indiens, qui charrient des pierres, les petits sud-américains dans les mines, les coréens qui fabriquent des chaussures de sports ... Ya plus de chaînes aux poignets ni de boulet visible à la cheville, mais le résultat ..... :-(((
Chien Guevara
  • 2. Chien Guevara | 21/06/2007
Tout à fait d'accord avec toi, TDL !! C'est pour lancer des réactions comme la tienne que j'ai mis cet article !! Bon, le vrai changement, c'est que désormais, il n'y a plus les marchés d'esclave ; et que l'esclavagisme, vu qu'il est "interdit", doit se cacher pour exister ; ce qui le limite ou le modère quand même ! Mais peut-on réellement lutter contre le capitalisme, qui est la vrai cause de ça ?
On ne peut que dénoncer...et FAUT PAS S'EN PRIVER !!

Ajouter un commentaire

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021