Nouveau record d’évasion fiscale détenu par Apple

Apple a réussi à ne payer que 1,9 % d’impôts sur ses bénéfices colossaux réalisés hors Etats-Unis. Une "optimisation" , comparée aux 2,5 % payés l’an passé et une belle victoire face au taux de 2,4 % de Google. Ce qui permet à l’entreprise d’avoir un trésor de guerre de plus de 120 milliards de dollars, dont la plupart est bien à l’abri dans des paradis fiscaux.

Ces dizaines de milliards de dollars échappent à l’impôt ou à toute forme de redistribution puisqu’ils sont coincés dans les paradis fiscaux. Déplacer ces trésors de guerre reviendrait à payer un impôt sur les sociétés. Les États-Unis aimeraient d'ailleurs beaucoup que la trésorerie d’Apple soit rapatriée à Cupertino en Californie, le siège social du groupe, ce qui ferait un bon 30 milliards de dollars de rentrée fiscale d’un coup, de quoi faire rêver tout gouvernement.
Mais ceux qui se font le plus avoir, ce sont les Européens. Car une belle part des 156,5 milliards de dollars de chiffre d’affaire effectués sur l'année fiscale 2012, pour un bénéfice net de 41,7 milliards de dollars, est effectuée en Europe, c'est le deuxième marché en valeur après les Etats-Unis, devant la zone Asie-Pacifique. Et avec le montage financier d’Apple et les largesses fiscales irlandaises, sur les 36,8 milliards de bénéfices effectués hors Etats-Unis, Apple n'a payé que 713 millions de dollars d’impôt. Soit 1,9 %. Apple paye davantage d'impôts aux Etats-Unis, même si le groupe fait jouer la concurrence entre les Etats : la Californie ayant un impôt sur les société de près de 9 %, les recettes aux Etats-Unis passent par une filiale dans le Nevada.

Le dumping irlandais toujours en pointe

La stratégie d’évasion fiscale d’Apple est très semblable à celle de Google. La première étape est le « double irlandais ». C'est-à-dire que toute recette de l’entreprise à l’international est facturée à la filiale du groupe en Irlande, qui grâce à un prix de transfert ridicule (tarifs auxquels une entreprises peut transférer ses sous, mais aussi tout ses biens corporels, actifs incorporels et même services, d’un état à l’autre) permet à l’entreprise de faire passer directement les profits dans des paradis fiscaux encore plus amicaux, les îles vierges britanniques dans le cas d’Apple, sans jamais avoir à payer d’impôt sur les sociétés.
Apple bénéficie également de la dématérialisation et profite du fait que les législations fiscales sont inadaptées : tout achat effectué sur iTunes en Europe file directement au Luxembourg sans s’arrêter par la case impôt du pays dans lequel l’achat est effectué. Ainsi iTunes S.A.R.L. au Luxembourg ne compte qu’une poignée de salariés, mais rapporte plus d’un milliard de dollars par an. Et le gouvernement français ne perçoit pas un euro sur les profits réalisés sur son territoire.

Voilà qui explique comment Apple est devenue la première capitalisation boursière. En maintenant des taux de rentabilité par produits énormes (marge brute de 44 % en moyenne), couplés  à une optimisation fiscale à toute épreuve. Apple a ainsi pu verser plus de 2,5 milliards de dollars de dividende ce dernier trimestre. Car depuis que le groupe a dépassé les 100 milliards de trésorerie, le groupe a décidé de chouchouter ses actionnaires tous les 3 mois.

Source : Accueil

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021