Guantanamo est trop connu, il faut trouver mieux !

Les Etats-Unis n’en finissent pas d’espionner, de torturer, et parfois en association avec le Royaume-Uni. Si on ajoute les Emirats Arabes Unis, c’est presque à croire que tous les pays qui se revendiquent « unis », sont les pires oppresseurs…
Barak Obama avait annoncé qu’il fermerait Guantanamo. Récemment, un rapport sur la torture accablait les USA, qui gesticulaient pour essayer de surnager, en affirmant mensonges contre mensonges.
Les faits sont pourtant là : Guantanamo n’a pas été fermée, même si certains « privilégiés » ont désormais droit à un procès ; Abou Graïb a été lâché par les américains par obligation (avaient-ils désormais d’autres choix ?).
En Afghanistan,, la prison de Bagram a vécu le même destin que la précédemment citée (et pour les mêmes raisons).
Alors : repenti ?
Que nenni ! Déplacement des sites « hors législation » vers des pays non en guerre et hors de tout soupçon (Temara au Maroc) ou sur des îles hyper-isolées (Ascencion et Guam, connues des initiés, et surtout Diego Garcia, base ultra-secrète).
Et comme la perversion n’est jamais à court d’idées, ils ont trouvé encore mieux, comme vous pourrez le découvrir plus bas …

La prison de Guantanamo (USA en territoire cubain), tout le monde connaît désormais ; petit rappel tout de même :

Le camp de Guantánamo se trouve sur la base navale de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba.
En 1994, les États-Unis fondent un camp de détention pour isoler les prisonniers haïtiens mêlés aux réfugiés du coup d'État. C'est ce même camp (que l'on appelle aujourd'hui camp X-Ray) qui commencera à accueillir les détenus soupçonnés de terrorisme fin 2001. Il est définitivement remplacé le 28 avril 2002 par le camp Delta. Dans ce centre de détention militaire de haute sécurité, sont détenues des personnes qualifiées de « combattant illégal », capturées par l'armée américaine dans les différentes opérations qu'elle mène à l'étranger (Afghanistan, Irak, etc.) contre des militants et terroristes islamistes. Le choix de ce centre situé à Cuba sur une base militaire américaine a été justifié par le président George W. Bush afin de fonder juridiquement la décision de refuser de soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain, prenant appui sur l'extra-territorialité de la base.

Il y avait, à l'automne 2001, environ 750 détenus originaires d'une vingtaine de pays différents. En juin 2006, la Cour suprême des États-Unis a déclaré illégales les procédures judiciaires d'exception mises en place à Guantánamo. En mai 2006, le groupe de défense des droits de l'homme Reprieve basé à Londres révèle dans le journal The Independant que plus de soixante détenus auraient été capturés alors qu'ils étaient mineurs.
Un décret présidentiel de George W. Bush autorise la détention sans limite et sans chef d'accusation, sur un territoire ne relevant pas (théoriquement) de la législation américaine, de tous les combattants illégaux capturés. L'administration Bush justifiait la détention extra-judiciaire en affirmant que les membres d'Al-Qaida et les talibans n'étaient pas des combattants réguliers respectant les lois de la guerre.

La prison d’Abou Ghraïb (Irak), désormais fermée ; petit rappel quand même :

La prison centrale de Bagdad, anciennement connue sous le nom de prison d'Abou Ghraib, est un complexe pénitentiaire irakien, situé dans la ville d'Abou Ghraib, à 32 km à l'ouest du centre de Bagdad. Elle a été construite par des entreprises britanniques pour la junte irakienne de la République d'Irak dans les années 1960.
Durant l'occupation américaine, Abou Ghraib a aussi été utilisé en tant que centre de détention hébergeant des « détenus fantômes. » Outre Abou Ghraib, l'Irak compte plus de 400 centres de détention, certains étant sous administration américaine ou irakienne, d'autres sous administration mixte, américaine et irakienne (centres d'Al-Dial, d’Al-Karmiya et de Sahat al-Usur).
En 2006, onze soldats américains ont été jugés et condamnés dans le cadre du scandale des tortures d'Abou Ghraib. En mai 2006, le président américain George W. Bush déclare que la prison était la « plus grosse erreur » des Américains en Irak. Mais d'après le général Janis Karpinski, jugée coupable et dégradée, les ordres de torture seraient venus de Donald Rumsfeld ; ils seraient intervenus dans le cadre général de l'utilisation de la torture en Irak et Afghanistan et auraient suivi l'arrivée à Abou Ghraib du major général Geoffrey D. Miller. Celui-ci avait déjà organisé les interrogatoires et la torture infligée dans le centre de détention de Guantánamo.

La prison de Bagram, un Guantánamo afghan :

L’autre Guantánamo, la prison de Bagram en Afghanistan où l’armée américaine détenait en 2009 plus de 600 prisonniers dans un vide juridique total, n’a rien à envier à l’original. D’anciens détenus affirment y avoir subi de nombreux sévices, selon une enquête de la BBC . Emprisonnés sur la base militaire américaine de Bagram entre 2002 et 2008, ces ex-prisonniers ont rapporté à la chaîne britannique avoir été battus, privés de sommeil ou menacés avec des chiens.

Le président américain, Barack Obama, qui avait ordonné l’interdiction de la torture et la fermeture de la prison de Guantánamo, à Cuba, avant le 20 janvier 2010, avait toutefois refusé de revenir sur la politique de l’administration Bush concernant les détenus de Bagram. A l’inverse, il a ordonné un agrandissement de la prison, sans doute en vue d’une offensive américaine contre la guérilla islamiste qui se prépare avec l’arrivée de plus de 20 000 GI en renfort.
Les prisonniers de Bagram vivent, à bien des égards, un cauchemar pire qu’à Guantánamo. Ils n’ont pas droit à un avocat ni ne sont autorisés à contester leur détention, qui peut durer indéfiniment. Certains de ces détenus, qui portent aussi la combinaison orange, ont été kidnappés par la CIA dans des pays étrangers.

Moins connu, Temara (Maroc), supplante l’ex bagne de Tazmamart :

A l'époque de Hassan II, Témara, à quelques kilomètres au sud de Rabat, était plutôt synonyme de farniente et de douceur de vivre. Cette petite agglomération doublée d’une agréable station balnéaire a depuis radicalement changé de réputation. Au bout d’une longue et sinueuse route qui la borde, se cache, niché au fond des bois qui ceinturent la capitale, un centre de détention secret qui pourrait ravir la palme de l’horreur au tristement célèbre bagne de Tazmamart, symbole des années de plomb.
Sous Mohammed VI, les services secrets marocains y perpétuent la pratique de la torture, les sévices les plus sadiques, dans des conditions de détention effroyables.

Les victimes de Témara se répartissent en gros en quatre catégories: les islamistes de la mouvance jihadiste accusés de fomenter des actions terroristes, les détenus sahraouis indépendantistes pour irrédentisme, des activistes de la gauche radicale et un petit nombre d'individus livrés par la Central Intelligence Agency (CIA) ou le MI5 britannique dans le cadre du fameux programme américain de sous-traitance de la torture à des alliés comme le Maroc, peu soucieux de respecter les droits des prisonniers durant leurs interrogatoires.
Pour ces derniers, Témara a servi de «site noir» dans la «guerre contre la terreur» menée par les Etats-Unis sous l’administration Bush Jr et certains de ses alliés comme le Royaume-Uni. C’est-à-dire faire à Témara ce que les législations occidentales ne permettent pas en Europe ou sur le sol américain pour extirper des aveux à des «combattants d’al-Qaida» capturés en Irak, au Pakistan ou en Afghanistan.
Selon un rapport parlementaire européen chargé d'enquêter sur les vols secrets de la CIA en Europe, quelque 40 escales d'avions de la Centrale de renseignement auraient été effectuées au Maroc de 2001 à 2005.

Petit voyage dans les îles

La base navale de Guam (territoire non-incorporé organisé des Etats-Unis) :

La Couronne espagnole revendique l’île de Guam à partir de 1565 par la voie du conquistador Miguel López de Legazpi. L'île est cédée aux États-Unis après la Guerre hispano-américaine de 1898 après plus de trois siècles de domination espagnole. Le drapeau américain est soulevé à Apra Harbor, ville où se situe désormais la base américaine,  par le capitaine de l'USS Charleston (C-2), Henry Glass, le 21 juin 1898.
Officiellement la base est constituée comme base d'opérations de la Marine sous l'appellation Naval Operating Base en octobre 1944, et jusqu' à la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle est le principal élément de soutien à la flotte américaine dans le Pacifique. On la surnomme The Pacific Supermarket. Sur les 150 000 marins américains qui occupent Guam, plus de 50 000 personnes travaillent sur la base et à son développement.

La base navale évolue en fonction des conflits américains comme la Guerre de Corée et la Guerre du Viet Nam. Située à Apra Harbor. La base navale de Guam est actuellement une base navale stratégique américaine en particulier après la fermeture de bases aux Philippines dans les années 1990. La base est renommée Naval Base Guam en 2004. Elle est intégrée en 2009 à la Joint Region Marianas, un ensemble combiné avec l’Andersen Air Force Base. En mai 2010, le Naval Facilities Engineering Command (NAVFAC) alloue des crédits afin de continuer le développement de la base avec la construction d’installations permettant des exercices sur les torpilles et un centre de formation sur sous-marin.

Ascencion, un nom catholique qui ne l’est pas …

L'île de l'Ascension est une petite île britannique dans l'Atlantique Sud, constituant le territoire d'outre-mer britannique de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha. Très isolé, son plus proche voisin est Sainte-Hélène, à environ 1300 km au sud-est.
L'île de l'Ascension est l'une des îles les plus stratégiquement situées dans le monde, et la base aérienne de la Royal Air Force du Royaume-Uni existante sur l'île, est à la base pour les opérations militaires des États-Unis et le Royaume-Uni dans l'Atlantique Sud en Amérique et Afrique du Sud. En outre, l'île d'Ascension est le foyer de l'un des cinq antennes responsables de l'exploitation du système de positionnement global, et l'une des stations de relais de la radio BBC World Service, qui est la plus grande station de radio du monde

Sur l'île de l'Ascension, il ya des signes forts de stations d'interception envoyés par satellite et la radiodiffusion. Le service de renseignement de cryptologie très britannique a une station sur l'île, située dans le village de deux bateaux. En outre, il ya aussi des stations sur l'île qui sont capables de détecter les essais nucléaires possibles menées en Amérique du Sud et en Afrique de surveillance. Parce que le GCHQ développer des activités sur l'île, il est supposé que l'île de l'Ascension est l'une des bases possibles du système de surveillance mondiale, mieux connu comme Echelon.
Île de l'Ascension est également situé à une des stations préréglées numéros E5 / V5, aussi connu sous le surnom de "Cynthia" et / ou "La station de comptage", qui est prétendument exploités par la CIA en communication avec leurs agents secrets à travers le Amérique du Sud et en Afrique.
L'île de l'Ascension de la base aérienne, aussi connu comme Wideawake aérodrome est la base principale des opérations de la Force aérienne des États-Unis et la Royal Air Force du Royaume-Uni dans l'Atlantique Sud, avec son influence géopolitique zone couvre une vaste région qui comprend une grande partie de l'Amérique du Sud et en Afrique. Pour cette raison, de nombreux pays d'Amérique du Sud et d'Afrique qu'ils voient les Etats-Unis et les activités britanniques en Ascension comme une menace potentielle à leur souveraineté, en cas de guerre.

Ces deux îles, si isolées, stratégiquement situées, et si militairement encadrées seraient, selon certaines sources que j’ai égarées, des camps de rétention « offshore » des USA, du Royaume-Uni et de la CIA.
C’est en effet pratique les îles : il n’y a pas de passage, et on peut tout surveiller, tout gérer.
D’ailleurs, ci-dessous, un article sur une autre île américaine ; si vous ne connaissiez pas, vous allez tomber de cul …

Diego García, pire que Guantánamo - L’embryon de la mort

C'est une prison secrète qui se dresse sur des terres qui ont été volées aux habitants originaires du lieu. Depuis sa piste ont décollé les bombardiers des USA, pour envahir le Cambodge, l'Afghanistan et l'Irak,  à coups de feu, crimes et impiété; pour contrôler le Moyen-Orient et ...  il y a plus encore, comme nous le verrons.

Diego García est un embryon de la mort. C'est le repaire  qu'ont choisi les barbares — avec l'excuse d’un prétendu « terrorisme »— pour mieux torturer. C'est un vrai trésor pour l'Amérique du Nord et le Royaume-Uni. C'est la base militaire la plus importante que l'Empire a, pour surveiller le monde; et avec ses paires —les bases de Guam et d' Ascensión — ce sont  des clés pour l'envahisseur. C'est un endroit idéal pour accueillir des missiles à ogives nucléaires, bien qu'ils soient interdits par les traités internationaux. Mais est-ce que cela compte, pour les barbares ?
Les barbares ne vivent pas dans l'océan Indien, où  Diego García, cet atoll né pour devenir une oasis qui s’est converti en enfer. Non. Les barbares donnent les ordres aux barbares de la CIA nord-américaine, appuyés par la Grande-Bretagne et par l'Union Européenne, qui savent si bien se taire quand c’est le Pouvoir qui est cause de la terreur.
Diego García, est l’enclave appropriée au cas où il viendrait à l’esprit des barbares de lancer une action sanglante contre l'Iran. C'est le lieu où la torture exhibe sa plus grande sophistication. C'est une sorte d’échafaud — la mort vivante — et la première marche, pour mériter le soulagement de passer Guantánamo, cet échafaud avec lequel Barack Obama a promis  d’en finir.  Diego García : personne n’en parle et elle ne figure pas dans les agendas présidentiels, bien qu'elle soit pire encore que  Guantánamo. J’ai dit : « pis ». Mais comparer deux horreurs ne jette pas de clarté : qui est le pire, Dracula ou Frankenstein ?
La terre de la planète n'a pas été suffisante pour le Pouvoir impérial. Les États-Unis du nord sillonnent les mers du monde avec entre dix-sept et vingt bateaux - « prisons flottantes ». Dans celles-ci ont été arrêtées et interrogées sous supplice, des milliers de personnes. Mais presque personne n'informe de cela. Non, on ne parle pas de ça.
 Qui parle, oui, et qui agit par la justice, c’est l'ONG londonienne des droits de l'homme Reprieve, qui représente trente détenus, non inculpés, de Guantánamo, bagnards qui attendent des condamnations et accusés d’un prétendu  « terrorisme ».
 C’est en 1998, durant la présidence de Bill Clinton et la vice-présidence d'Al Gore —prix Nobel de la Paix— qu’ont débuté les détentions hors de toute loi et de tout sens de l'existence  humaine. Et George Bush les a développées en progression géométrique. Quand il était encore président, il a admis la détention d'au moins 26 000 personnes dans des prisons flottantes; mais selon les sondages de Reprieve, le nombre des personnes qui y sont passées aura été de 80.000 à partir de 2001. Qui croire ? Le choix est clair.

Châtrer l'île

Les 44 kilomètres de « Diego García », sentent l’absence. Sous son ciel, le grand absent est le caractère sacré de l'existence humaine. L'île est un territoire britannique d'outremer, situé dans l'archipel de Chagos, dans l'océan Indien. En 1966 un mariage parfait s'est produit entre les barbares. Le lieu — si beau qu’il semble un sourire de la nature —  a été offert par l'Angleterre à l'Amérique du Nord, qui le voulait pour installer cette base militaire. C'était un échange ignominieux : la location pour cinquante ans de terres anglaises, en échange de quatorze millions de dollars et de missiles du sous-marin nucléaire « Polaris ». Musique, Maestro !
 Mais —certes, il y avait une condition à respecter— à ce moment-là, plus tôt que tard, il fallait empêcher les « problèmes de population ». Il fallait désinfecter l'archipel, des êtres humains.
 Châtrer l'île. Lui couper les racines, clôturer la vie.  À l’œuvre immédiatement, le Royaume-Uni  a bloqué toute entrée d'aliments. Cette vieille et maléfique sorcière —la faim—, a fait sonner un concert d'estomacs vides, en même temps que les habitants commençaient à partir… ou à être éjectés. La destinée de ces exilés a été, et se trouve, dans les bidonvilles de l’Ile Maurice.
 Là, à plus de 200 kilomètres de la terre qui les a vus naître, les exilés rêvent autant de manger que  de retourner à leur patrie  dépatriée.
 Sauvagement les 2.000 habitants nés dans l'île, ont été expulsés. Un cas, qui résume beaucoup d’autres similaires, est celui de Marie Aimee, née et élevée à Diego García. En 1969 elle a emmené ses enfants à Port-Louis (Maurice), pour un traitement médical. Le gouvernement britannique ne lui a jamais permis de remonter sur le bateau pour rentrer et jamais plus elle n’a pu y retourner.
Son mari, est resté deux ans dans l'île puis il est arrivé à la rejoindre, avec seulement un sac et dans un état lamentable. Il avait été  expulsé de sa terre. Les histoires des autres milliers d'insulaires abandonnés, sont terrifiantes; exilés et humiliés, il sont été rassemblés dans des taudis, où ils vivaient dans des boîtes ou des huttes de fer-blanc. On s’était débarrassé d’eux avec des promesses mensongères de vacances gratuites dans des lieux de rêve. Il fallait les balayer de l'île : la stériliser de la présence de ses habitants.
 La majorité des Chagossiens ont été arrêtés, expulsés de leurs foyers, littéralement « emballés » et déposés au fond d’embarcations, au milieu des cris et des pleurs; avant, ils avaient vu exterminer leurs animaux domestiques et leur bétail. Ainsi, ils pouvaient bombarder plus facilement le Vietnam, le Laos et le Cambodge; menacer la Chine lors de la Révolution culturelle, puis continuer avec le Golfe Persique, l'Afghanistan, l'Irak, et... y a beaucoup plus. Ces barbares n'ont pas de cœur.
Et ce n’est pas tout ! Beaucoup sont morts de tristesse, se sont suicidés, ou sont devenus alcooliques, rêvant de la terre promise. Mais personne n'a abandonné l'idée de revenir à son île de coraux et de palmiers; à l'île qui — tant qu’ils y ont vécu — n'était pas contaminée par les armes et la méchanceté. Dans le Times  de Londres du 9 novembre 2007, l'une des Îloises a résumé : « C'était le paradis, nous étions comme des oiseaux libres, et maintenant nous sommes comme en prison ».
La Haute Cour britannique d'abord, puis la Cour d'Appel, ont condamné  l'expulsion comme étant illégale et ont donné à la population le droit de rentrer; mais aucun gouvernement n'a voulu accomplir ces sentences. Et le Bureau des affaires Internes et Internationales du Royaume-Uni a dit en revanche qu'il n'y aurait pas de population indigène. Le droit à une citoyenneté était accordé uniquement aux mouettes.
 Aujourd'hui, des 2000 expulsés à l’origine, moins de 700 sont encore en vie. Les barbares jouent-ils à l'extinction finale ?
Les USA ont loué l'île jusqu'en 2016. Et jusque-là, et après: quoi ?

Dracula, Frankenstein et les euphémismes

 Et que dire de la prison de Diego García ? Diego García est le plus grand centre de tortures  —appelées par euphémisme « interrogatoires »— pour les prisonniers considérés comme les plus « importants » par l'Empire. C'est là que le prisonnier Ibn Al-Sheikh Al-Libi a dû  mentir, puisqu'il ne résistait pas au supplice auquel il était soumis. Il a dit, pour éviter qu'ils continuent de le lacérer, que Saddam Hussein était allié d'Al-Qaïda, et qu'il avait les fameuses armes de destruction massive dont on a tant parlé.
 Certes, il a été démontré que ces armes n'existaient pas. Mais c'était les arguments dont George W. avait besoin, pour la guerre du pétrole : celle qu’il a lancée, affamé de dollars, avec l'excuse du « terrorisme »; comme s'il avait été  le sauveur du monde,  alors qu'il l’anéantissait et c’est pourquoi,  aujourd'hui on  essaye de le juger. De par toute la planète, de plus en plus de voix se lèvent pour demander, précisément, qu’il soit présenté à la justice pour crimes contre l'humanité.
 La geôle de Diego García est connue sous le nom de « Camp Justice ». Encore un euphémisme. Et les six mille bases militaires mondiales des USA, sont mentionnées comme « des traces  » dans le jargon militaire américain. Parmi elles, Diego García a un nom qui ressemble à ne blague  : « Trace de la liberté ». Les mots ont perdu leur sens.
Entretemps, les transferts de prisonniers drogués, encagoulés et durement torturés, de là à Guantanamo, ont été courants. Des personnes captives transférées d'une horreur, à l'autre. De Diego García à Guantánamo. De  Dracula, comme on l’a dit, à Frankenstein.
 Les 2.000 soldats yankees stationnés en permanence dans ce lieu sont la population centrale de Diego García. La torture a besoin d'une surveillance, voyons ! Par une ironie de la vie, les bannis étaient aussi 2000 : les armes remplacent la vie.
Les barbares nient tout, mais les preuves existent. Par exemple, celles d'ex-prisonniers qui, par un miracle, ont obtenu la liberté, et racontent comment ils ont été transférés à Guantanamo, ainsi que la frayeur des tortures, impossibles même à imaginer pour tout esprit humain. Par exemple, le témoignage fondé de l'historien britannique Andy Worthington, l'auteur de « The le Guantanamo files : the stories of the 774 detainees in America's illegal prison » (« Les archives de Guantanamo : les histoires des 774 détenus dans la  prison illégale de l'Amérique »).
 Worthington raconte qu’ « une personne honnête ayant accès à une information privilégiée », Barry McCaffrey,  général américain en retraite et  professeur prestigieux d'études de sécurité internationale, a reconnu à deux occasions qu’à Diego García des personnes accusées de terrorisme sont retenues ; de la même manière, il a reconnu que la même chose arrive à Bagram,  Guantanamo, bien sûr, et en Irak. Pour sa part, Clive Stafford Smith, directeur de Reprieve, dont personne ne met le sérieux en doute, a assuré à The Guardian qu’il était catégorique : la présence de prisonniers dans l'île est certaine.
 Aussi le conseiller des États (sénateur) suisse Dick Marty a confirmé en 2006 les «transferts extraordinaires» de détenus, de là vers Guantanamo. Dans un rapport remis au Conseil de l'Europe, il a certifié que, sous la responsabilité légale internationale du Royaume-Uni, les USA ont utilisé cet atoll de l'océan Indien comme prison secrète pour « des détenus de haute valeur ». Le rapporteur spécial sur la Torture des Nations Unies, Manfred Novak, l'a confirmé.
Guantánamo semble être une priorité dans l'agenda de Barack Obama. Et Diego García ? Il est vrai que le président flambant neuf de la Maison Blanche a trop de défis, de casse-têtes et de crises à résoudre, ainsi qu'une opposition conservatrice qui ne lui rend pas la tâche de gouverner facile. Mais a-t-il la volonté politique d’en finir avec cette abjection ? Pourra-t-il — et surtout voudra-t-il — aller contre les semailles de mort des barbares ?

 Ils ont même trouvé mieux !

Nous venons de parler des prisons américaines sur sol étranger. Déjà, ça, ça me tue qu’on l’accepte : Vous imaginez, demain Vladimir Poutine qui viendrait ouvrir un centre de torturologie en Seine-et-Marne, pour ne pas être inquiété par la loi russe, et à peine inquiété par le droit international !
Nous venons aussi de parler de bases secrètes, sur des îles, loin de tout et tout le monde : Tranquille, quoi !  Qui va pouvoir le voir ? Un nageur hors pair ? Pas sûr que même excellent nageur, il ne se fasse pas flinguer par les systèmes de surveillance qui ne doivent pas manquer sur les plages.

Et oui, vous venez de deviner où est le meilleur endroit désormais, pour incarcérer illégalement, torturer jusqu’au suicide ou le faux aveu, obtenir ce que l’on veut, sous couvert de  paranoïa, de complexe de dominance exhacerbée, de vérité choisie, de pensée unique …

Les instituts de torturologie en mer

L'administration Obama a commencé en 2011 à interroger des terroristes importants à bord de navires de guerre de la United States Navy, cette détention en mer peut durer quelques mois avant qu'ils ne soient livrés à la justice. Ils sont interrogés par le High-Value Detainee Interrogation Group créé en 2009 et composé de membres des services de renseignement, des forces armées et du Département de la Justice.

Et comme le dénonçait déjà en 2008, Fausto Della Porta, suite à un rapport de Reprieve :

« 17 Guantanamo flottantes »

Pas une, mais 17 Guantanamo. Avec des prisonniers enfermés non pas sur une île mais sur 17 navires de guerre. La dénonciation provient de l’ONG « Reprieve », d’après laquelle des navires de guerre étasuniens seraient utilisés comme prisons pour détenir, interroger -avec des méthodes proches de la torture- et déplacer de par le monde une partie des prisonniers capturés pendant la « guerre à la terreur ». Washington a immédiatement démenti le rapport.

Il avait déjà été question dans ces dernières semaines de la possibilité que les USA exploitassent des navires de guerre en déplacement pour cacher des détenus illégaux. Selon les éléments recueillis par l’ONG, au moins 200 cas de rendition -transferts illégaux dans des prisons secrètes délocalisées dans des pays où il est possible de pratiquer la torture - auraient été vérifiés depuis 2006. Et pourtant, il y a deux ans, le président Georges Bush avait assuré que de telles pratiques étaient finies. Clive Stafford Smith, le responsable juridique de Reprieve, a déclaré au Guardian que les Etats-Unis « ont choisi les bateaux afin de garder leurs méfaits loin des yeux des médias et des avocats des associations humanitaires ; mais à la fin nous arriverons à réunir tous ces détenus fantômes et à faire valoir leurs droits ». « Les Etats-Unis - poursuit Smith- détiennent en ce moment, de leur propre aveu, 26.000 personnes dans leurs prisons secrètes, mais nos estimations sont qu’au moins 80.000, à partir de 2001, sont passées dans l’engrenage du système. Il est temps que l’administration Us montre un engagement concret à respecter les droit humains ». Parmi les nombreux témoignages recueillis dans les documents de l’ONG britannique on peut lire celui d’un prisonnier de Guantanamo (où environ 300 musulmans restent prisonniers en régime de détention administrative, sans accusation formelles à leur charge) qui rapporte l’expérience d’un de ses voisins de cage : « Il me raconta qu’ils étaient une cinquantaine sur ce navire, enfermés au fond de la cale, et qu’ils étaient plus tabassés qu’à Guantanamo ».
Le rapport suspecte en outre que certains prisonniers fantômes aient transité par des structures de la base militaire de « Diego Garcia », dans l’Océan Indien. Ce qui coïnciderait avec la reconnaissance partielle du ministre des Affaires Etrangères de Londres, David Miliband, qui avait dit en février dernier que deux avions étasuniens en mission de type « rendition » avaient fait escale dans cette base. « Pas à pas - a commenté Andrew Tyrie, président de la Commission parlementaire sur les missions torture - la vérité sur les « renditions » voit le jour : ce n’est qu’une question de temps. Le gouvernement ferait mieux d’éclaircir ça immédiatement ».
Un porte-parole de la marine militaire étasunienne a cependant démenti les conclusions de Reprieve. « Il n’y a pas de prisons américaines » a dit le commandant Jeffrey Gordon au Guardian. Mais c’est désormais un fait établi que les missions-torture étasuniennes aient été consolidées et soient de pratique commune : des bases secrètes de la CIA - dit le Guardian- opéraient en Roumanie, Pologne, Thaïlande et Afghanistan. « Toutes ces bases secrètes font partie d’un réseau global dans lequel les gens sot détenus indéfiniment, sans que des chefs d’accusation soient formalisés, et sont soumis à la torture - en violation totale de la Convention de Genève et de la Charte des droits de l’homme de l’ONU », avait dit Ben Griffin, ex-membre des forces spéciales britanniques. Griffin fut ensuite réduit au silence par le ministre de la Défense qui obtint, à ses dépens, une mise en demeure du Tribunal.

Sources :

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Commentaires (2)

Hélène Morice
  • 1. Hélène Morice | 05/06/2015
Un grand merci "Chiengué" pour cet excellent dossier extrêmement bien documenté.
Cà fait froid dans le dos, mais je fais circuler dans mon entourage...
Amitiés citoyennes.
Nancy James
  • 2. Nancy James | 25/02/2023
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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021