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Google s’inquiète d’une surveillance gouvernementale en hausse

Google s'inquiète des requêtes gouvernementales (autorités politiques, tribunaux, police,...) dont il est de plus en plus fréquemment saisi. À l’appui des chiffres de son dernier rapport de transparence, le géant de l'internet tente d’alarmer les internautes sur « la manière dont les gouvernements peuvent parfois freiner les flux d’informations qui circulent sur Internet ».

Régulièrement l’objet de requêtes gouvernementales visant au déréférencement de certains contenus ou à la divulgation d’informations concernant ses utilisateurs, Google propose aux internautes de consulter librement depuis 2010 les détails relatifs à ces demandes dont il est saisi. Dans un billet publié hier sur son blog officiel, le géant de l'internet a annoncé que les informations concernant les six premiers mois de l’année 2012 venaient d’être mises en ligne sur sa plateforme dédiée, le Google Transparency Report.

 

 

Mais alors que Google s'inquiétait déjà de la persistance des requêtes mettant en danger la liberté d'expression lors de la présentation des données du précédent semestre, il ne semble pas que la situation aille en s’améliorant. Bien au contraire. La firme de Moutain View estime qu’une tendance se dessine clairement : « la surveillance gouvernementale est en hausse ».

Plus de 70 % d’augmentation des demandes de retrait

Google n’hésite pas à joindre les chiffres à la parole. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2012, la société américaine indique avoir reçu 1 789 requêtes gouvernementales (de source juridique ou exécutive et policière). Ces dernières visaient à retirer 17 746 éléments de contenu proposés via ses différents services (YouTube, moteur de recherche, ect.). Par rapport au semestre précédent, où le nombre de demandes était de 1 048, l’on observe donc une augmentation de plus de 70 %.

 

google transparency report

  Si l’on regarde uniquement le cas de la France, ce sont 72 demandes qui ont été transmises à Google au cours du premier semestre 2012, soit plus du double de la période précédente. Le géant de l’internet indique avoir notamment dû supprimer 992 résultats de recherche, sur décision d’un tribunal. Ceux-ci auraient selon la justice française enfreint la vie privé d'un individu.

 Notons néanmoins que les États ne sont pas les seuls à transmettre des demandes de retrait à Google. Les ayants droit adressent eux aussi de plus en plus de requêtes à la société américaine, sans passer devant les tribunaux. La firme de Mountain View dévoile d’ailleurs depuis cet été les demandes de suppression des contenus protégés par le droit d’auteur dont elle est saisie. D’après ces chiffres, Google reçoit désormais plus de ces requêtes en une semaine que sur toute l’année 2009 (voir notre article).

Les demandes de renseignements sur les utilisateurs de Google en hausse de 14, 5 %

S’agissant des demandes de renseignements sur ses utilisateurs, la firme de Mountain View indique avoir reçu 20 938 requêtes, visant à obtenir des informations sur 34 614 comptes différents. Alors que ces demandes avaient déjà augmenté de près de 17 % lors du précédent semestre, elles font un nouveau bond d’environ 14,5 %.

 Voilà pour les chiffres mondiaux. Par pays, l’on remarque que les États-Unis émettent plus d’un tiers de ces requêtes, mais Google explique que les autorités américaines effectuent aussi des demandes pour le compte d'autres gouvernements, en vertu de traités d'entraide judiciaire et d'autres procédures diplomatiques. En ce qui concerne la France, elle se situe en quatrième position des États adressant le plus de demandes sur les utilisateurs de Google. Lors du premier semestre 2012, ce sont 1 546 requêtes qui ont été transmises par la France, dont 42 % furent satisfaites totalement ou en partie.

 google transparency report

 D’après les commentaires en marge du Transparency Report, ces augmentations n’auraient toutefois « rien de surprenant » : « nous offrons chaque année davantage de produits et de services, et nous disposons d'un grand nombre d'utilisateurs », ce qui expliquerait d’après Google la croissance du nombre de requêtes concernant des comptes d’utilisateurs.

Les petites annotations du géant de l'internet

Outre la publication de ces données brutes, Google fait part de certaines situations méritant d’après lui d’être soulignées, grâce à ses fameuses « remarques ». Il s’avère ainsi que le géant de l’internet a refusé une requête du centre canadien d'émission des passeports, qui demandait la suppression d’une vidéo YouTube montrant un citoyen canadien en train d'uriner sur son passeport avant de le jeter aux toilettes. Google indique également ne pas avoir accédé à la demande d'une ancienne personnalité politique française, laquelle exigeait le retrait d'un billet de blog qui exposait ses relations avec le lobby pharmaceutique, ce qui était considéré comme diffamatoire. En revanche, Google a retiré quatre billets d’un blog qui auraient contenu des images portant atteinte à la vie privée d'un membre de la famille royale de Monaco, sur demande de ses représentants légaux.

Google reçoit aussi de fausses demandes

Autre fait intéressant : Google explique qu’il reçoit parfois des ordres de justice falsifiés. Dans la FAQ du Transparency Report, le géant de l’internet apporte même des preuves, comme cette fausse ordonnance péruvienne (PDF), qui visait à obtenir la suppression de posts de blog, ou bien encore fausse injonction d’une cour canadienne (PDF), demandant la suppression de résultats de recherche qui renvoyaient à trois pages du site forums.somethingawful.com. Selon Google, « la fausse ordonnance prétendait que le site comportait des déclarations diffamatoires, mais n'indiquait pas quelle loi était ainsi enfreinte ».

 Google assure néanmoins de sa vigilance: « Nous faisons de notre mieux pour vérifier l’authenticité des ordonnances que nous recevons, et si nous estimons qu’il s’agit de documents falsifiés, nous n’y donnons pas suite ».

La firme de Mountain View se voit en chef de file

« Les informations que nous divulguons ne représentent qu’un infime aperçu de la façon dont les gouvernements interagissent avec Internet », prévient Google. Le géant de l’internet se réjouit par ailleurs que son initiative ait fait des émules, par exemple du côté de Twitter, qui a lancé son Transparency Report début juillet. « Nous espérons qu’au fil du temps, plus de données seront publiées pour ainsi renforcer le débat public sur les moyens de préserver un Internet libre et ouvert », conclut Google.

Source : http://www.pcinpact.com/news/75278-google-s-inquiete-d-une-surveillance-gouvernementale-en-hausse.htm

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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