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Macédoine : la révolution de couleur en vue, sent le gaz

Réfléchir est condamnable ? Douter est diabolique ? Se questionner est un crime ?


C'est l'alerte en Macédoine. Le pays, en effet, connaît des bouleversements qui semblent anticiper la catastrophe d'une soi-disant "révolution de couleur" semblable à celle qui a dévasté de nombreux pays dans l'aire ex-socialiste en Europe, dont la plus récente est l'Ukraine.

Le plan diabolique visant à déstabiliser la Macédoine, ourdi par la Secrétaire d’État assistant Victoria Nuland, l’ambassadeur des États-Unis en Macédoine Jess Baily et les leaders de l’opposition sociale-démocrate Zoran Zaev et Branko Crvenkovski – en quelque sorte les Arseny Iatseniouk et Petro Porochenko de Macédoine – est entré dans une phase critique. Des membres de la soi-disant dissoute Armée de libération du Kosovo (ALK) multiplient en effet leurs incursions terroristes sur le territoire macédonien à partir du Kosovo. 

Le projet du Département d’État US et de ses comparses macédoniens Zaev et Crvenkovski vise à chasser le gouvernement élu démocratiquement du Premier ministre Nikola Gruevski et du Président Georgy Ivanov lors d’un soulèvement organisé par des agents grassement payés de George Soros. Les artisans de ce coup d’état, dont ceux que l’on appelle dans toute la Macédoine les Sorosites, espèrent renverser le gouvernement soucieux de l’indépendance de la Macédoine.

Le nouveau gouvernement commencerait par annuler le projet de pipeline Turkish Stream, destiné à acheminer le gaz naturel de Russie en Europe centrale via la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie et la Hongrie. Il négocierait également avec la Grèce, l’Union européenne et l’Otan afin d’abolir l’usage du nom Macédoine en vue d’accélérer son adhésion à l’UE et à l’Otan. Enfin, il s’attacherait à répondre aux vœux des nationalistes albanais d’Albanie et du Kosovo dans les régions à majorité albanaise de Macédoine, à savoir, les détacher du pays pour les rattacher à la Grande Albanie.

C’est la montée de l’irrédentisme nationaliste albanais le long de la fragile frontière albano-kosovare qui constitue la plus grande menace pour l’intégrité politique et territoriale de la Macédoine. Les premiers signes de troubles le long de la frontière se sont manifestés en avril lors de l’attaque d’un poste de police macédonien frontalier de Gošince par 40 hommes armés portant l’insigne de l’ALK, prétendument hors-la-loi. Cette opération a eu lieu en même temps que le ministre kosovar des Affaires étrangères Hashim Thaci, ancien leader de l’ALK, mettait les autorités serbes au défi de l’arrêter pour des accusations de terrorisme remontant à 2007, et les menaçait de se rendre à Belgrade pour assister à une conférence organisée par les Sorosites. L’arrestation du ministre kosovar des Affaires étrangères aurait donné prétexte à une confrontation entre l’Otan/UE et la Serbie. Rappelons que celle-ci est un partenaire vital non seulement du pipeline Turkish Stream, mais également du tronçon ferroviaire de la Route de la Soie qui traversera les Balkans pour relier le port grec du Pirée à Budapest, en passant par la Macédoine et la Serbie.

Le 9 mai, des hommes armés venus du Kosovo ont affronté la police macédonienne à la ville frontalière septentrionale de Kumanovo à l’occasion d’une opération de contre-terrorisme. Une fusillade a éclaté entre les membres de l’ALK suspectés de terrorisme et la police. Six policiers macédoniens et un nombre inconnu de terroristes albanais ont été tués dans la bataille qui s’est ensuivie.

L’attaque perpétrée par l’ALK restaurée contre le poste frontière macédonien de Gošince, où des officiers de police macédoniens ont été pris en otage jusqu’à ce que les Albanais auteurs du raid reprennent le chemin du Kosovo, ainsi que la dernière incursion en date de l’ALK à Kumanovo, n’auraient pas été possibles sans que le protecteur militaire du Kosovo, l’Otan, ne soit au courant. Rappelons d’ailleurs que c’est précisément au Kosovo que l’Otan a sa plus grande base militaire, Camp Bondsteel.

En 2001, l’ALK, alliée aux nationalistes albanais macédoniens de l’Armée de Libération Nationale (ALN) de Macédoine, s’est battue contre les forces gouvernementales macédoniennes à Aračinovo, en Macédoine. Lors de cet épisode, des forces de l’armée privée US Military Professional Resources, Inc. (MPRI) étaient impliquées des deux côtés. La MPRI prêtait main forte à l’ALN tout en fournissant des conseillers à l’armée macédonienne. On pense que la MPRI avait transmis des informations relatives à la sécurité nationale de la Macédoine à l’ALN avant l’attaque par l’ALK/ALN à Aračinovo. Les accords d’Ochrid ont vu la Macédoine, généralement pacifique, accorder de généreux droits d’autonomie à sa population albanaise en vue d’éviter la violence qui a détruit le Kosovo et la Bosnie. Ces accords sont aujourd’hui menacés par la pression croissante sur le gouvernement de Skopje exercée par les forces déstabilisatrices de Nuland et Soros.

Comme s’il agissait sur ordre de ses maîtres sorosites, le leader nationaliste albanais Koco Danaj a déclaré à Tirana que l’incident de Kumanovo était la faute de Gruevski [le Premier ministre macédonien, NdT], qu’il comparait à Adolf Hitler. Danaj est le chef d’un groupe nationaliste albanais appelé Plateforme pour une Albanie naturelle dont les adhérents en Albanie, au Kosovo, au Monténégro et en Macédoine ambitionnent de créer une Grande Albanie. Danak a indiqué qu’il a des alliés prêts à se mobiliser dans ce but à Pristina, à Skopje et Ulcinj, cette dernière ville étant le principal centre albanais du Monténégro.
Pour intimider Gruevski, Danaj a déclaré qu’il finirait dans le sang. Il l’a par ailleurs averti de s’abstenir de toute tentative d’étouffer les activités terroristes albanaises en Macédoine. En fait, les membres de l’ALK pris par la police à Kumanovo étaient, selon Gruevski, en train de planifier une série d’attentats contre des bâtiments administratifs de Skopje et d’autres villes macédoniennes.

En même temps que Danaj proférait ses menaces à l’encontre de la Macédoine depuis l’Albanie, membre de l’Otan, les musulmans bosniaques jouaient à Novi Pazar, capitale de la province serbe à majorité musulmane de Sandzhak, une reprise d’un défilé de la division Handzar de la Waffen SS. Pour cet événement, les Bosniaques ont choisi le 9 mai, jour de commémoration de la Victoire sur le nazisme. Cette initiative est à rapprocher des parades de divisions Waffen SS organisées en Lettonie, en Estonie et en Lituanie en vue de mettre les russophones en colère.

 

Hadj Amin al-Husseini passant en revue une unité de la 13e division de montagne de la Waffen-SS Handschar (Silésie, novembre 1943).

Les troupes de la Waffen SS bosniaque, reconnaissables à leurs uniformes verts et à leurs fez rouges, faisaient partie des guerriers les plus féroces d’Hitler. Le jour de la Victoire, les Bosniaques de Novi Pazar portaient exactement les mêmes uniformes. Les musulmans bosniaques de Sandzhak et leurs coreligionnaires de Bosnie-Herzégovine, du Monténégro et de Macédoine sont largement en faveur d’un califat islamique dans les Balkans, qui inclurait les musulmans bosniaques et albanais.

Zaev, Crvenkovski et les Sorosites profitent de l’irruption de violence dans les régions à population majoritairement albanaise de Macédoine pour tenter de déloger du gouvernement actuel le parti politique albanais. Celui-ci, l’Union Démocratique pour l’Intégration (UDI), est un partenaire de second plan de la coalition du parti au pouvoir du Premier ministre Gruevski, le VMRO DPMNE,
Les problèmes des régions albanaises de Macédoine font suite aux violentes manifestations antigouvernementales de Skopje, à l’instigation des Sorosites.

Pour monter la population contre le gouvernement, Zaev et Crvenkovski s’appuient sur des accusations infondées, selon lesquelles le gouvernement de Gruevski aurait écouté les conversations téléphoniques de 20 000 Macédoniens. Le fait que seule la NSA et ses partenaires britanniques et allemands sont en mesure de pratiquer une telle surveillance de masse a largement été tu par la presse étrangère. Une question subsiste : qui a communiqué à l’opposition macédonienne les enregistrements des conversations de Gruevski et d’autres leaders du gouvernement avec ceux de l’opposition? La sophistication des interceptions exclut toute initiative des services de renseignement macédoniens.

L’opposition au gouvernement de Gruevski a vu ses rangs grossis par deux des grands médias financés par Soros en Macédoine, les chaînes de télévision Telma et 24 Vesti. Dernièrement, elles ont contribué à enflammer les violentes protestations contre le gouvernement sur la Place de la Macédoine, dans le centre de Skopje. À l’occasion de ces manifestations, 36 des 40 blessés dans les échauffourées devant le siège du gouvernement ont été identifiés comme étant des officiers de police. Radmila Shkerinska, qui fait partie des leaders sociaux-démocrates et alliés de Zaev et Crvenkovski, a été vue dans un café proche des lieux en train de donner des instructions aux manifestants, afin qu’ils forcent l’entrée des immeubles gouvernementaux. Crvenkovski et Zaev ont ouvertement appelé au soulèvement populaire contre le gouvernement macédonien. La Radio Free Europe, également sous l’influence de Soros, n’a cessé de sous-estimer le nombre d’officiers de police blessés par des manifestants sorosites. Elle a également omis de mentionner l’agitation extérieure, à l’arrière des émeutes.

Heureusement, les Macédoniens de tous horizons et de toutes origines ethniques, Slaves et Albanais, Musulmans et Orthodoxes, sont parfaitement conscients des influences sorosites derrière les éruptions de violence dans leur pays, et prêts à se dresser contre elles. Soros et ses agitateurs au sein de l’opposition macédonienne et à l’ambassade US de Skopje doivent toutefois savoir que la Macédoine ne se laissera pas piétiner aussi facilement que l’Ukraine.

Wayne Madsen / Traduit par Gilles Chertier / Source : strategic-culture


Échec du coup d’État US en Macédoine

La Macédoine vient de placer hors d’état de nuire un groupe armé dont elle surveillait les commanditaires depuis au moins huit mois. Elle a prévenu ainsi une nouvelle tentative de coup d’État, planifiée par Washington pour le 17 mai. Il s’agissait d’élargir à la Macédoine le chaos déjà installé en Ukraine de manière à prévenir le passage d’un gazoduc russe vers l’Union européenne.

L’affaire de Kumanavo

JPEG - 34.4 koLa police macédonienne a lancé, le 9 mai 2015, à l’aube, une opération pour arrêter un groupe armé qui s’était infiltré dans le pays et qu’elle soupçonnait de préparer divers attentats.

La police avait évacué la population civile avant de donner l’assaut.

Les suspects ayant ouvert le feu, il s’ensuivit une dure bataille qui fit 14 morts du côté des terroristes et 8 du côté des forces de l’ordre. 30 personnes ont été faites prisonnières. On dénombre quantité de blessés.

Pas une action terroriste, mais une tentative de coup d’État

La police macédonienne était manifestement bien renseignée avant de lancer son opération. Selon le ministre de l’Intérieur, Ivo Kotevski, le groupe préparait une très importante opération pour le 17 mai (c’est-à-dire lors de la manifestation convoquée par l’opposition albanophone à Skopje).

L’identification des suspects a permit d’établir qu’ils étaient presque tous anciens membres de l’UÇK (Armée de libération du Kosovo).

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Le repaire du groupe armé à Kumanovo, après l’assaut.

Parmi ceux-ci, on trouve :
• Sami Ukshini, dit « Commandant Sokoli », dont la famille joua un rôle historique au sein de l’UÇK.
• Rijai Bey, ancien garde du corps de Ramush Haradinaj (lui-même trafiquant de drogues, chef militaire de l’UÇK, puis Premier ministre du Kosovo. Il fut jugé par deux fois par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, mais acquitté car 9 témoins cruciaux furent assassinés durant son procès).
• Dem Shehu, actuel garde du corps du leader albanophone et fondateur du parti BDI, Ali Ahmeti.
• Mirsad Ndrecaj dit le « Commandant de l’Otan », petit fils de Malic Ndrecaj commandant de la 132e Brigade de l’UÇK.

Les principaux chefs de cette opération, dont Fadil Fejzullahu (mort pendant l’assaut), sont des proches de l’ambassadeur des États-Unis à Skopje, Paul Wohlers.

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Fadil Fejzullahu, un des chefs du groupe armé mort durant l’assaut, avec son patron, l’ambassadeur des États-Unis à Skopje, Paul Wohlers.

Ce dernier est fils d’un diplomate états-unien, Lester Wohlers, qui joua un rôle important dans la propagande atlantiste et dirigea le service cinématographique de l’U.S. Information Agency. Le frère de Paul, Laurence Wohlers, est actuellement ambassadeur en République centrafricaine. Paul Wohlers lui même, ancien pilote de la Navy, est un spécialiste du contre-espionnage. Il fut directeur adjoint du Centre d’opérations du département d’État (c’est-à-dire du service de surveillance et de protection des diplomates).

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Pour qu’il n’y ait aucun doute sur les commanditaires, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, intervenait avant même la fin de l’assaut. Non pas pour déclarer sa condamnation du terrorisme et son soutien au gouvernement constitutionnel de Macédoine, mais pour transformer le groupe terroriste en une opposition ethnique légitime : « C’est avec une vive inquiétude que je suis les événements se déroulant à Kumanovo. J’adresse toute ma sympathie aux familles des personnes tuées ou blessées. Il est important que tous les dirigeants politiques et responsables de communauté s’emploient ensemble à rétablir le calme et fassent procéder à une enquête transparente pour déterminer ce qui s’est passé. J’appelle instamment chacun à faire preuve de retenue et à éviter toute nouvelle escalade, dans l’intérêt du pays et de l’ensemble de la région. »

Il faut être aveugle pour ne pas comprendre.

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Lorsqu’il était gouverneur de la région de Stroumitsa, Zoran Zaev fut accusé d’avoir favorisé la construction d’un centre commercial et arrêté pour corruption. Pour le soutenir, son parti se retira du Parlement. En définitive, il fut grâcié par le président de la République, Branko Crvenkovski, qui présidait alors son parti. Il fut élu président du SDSM en juin 2013.

En janvier 2015, la Macédoine déjouait une tentative de coup d’État au bénéfice du chef de l’opposition, le social-démocrate Zoran Zaev. Quatre personnes étaient arrêtées et M. Zaev se voyait confisquer son passeport, tandis que la presse atlantiste commençait à dénoncer une « dérive autoritaire du régime » (sic).

Zoran Zaev est publiquement soutenu par les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Allemagne et des Pays-Bas. Mais il n’existe à ce jour de trace dans la tentative de coup d’État que de la responsabilité US.

Le 17 mai, le parti social-démocrate (SDSM) de Zoran Zaev devait organiser une manifestation. Il devait distribuer 2 000 masques de manière à empêcher la police d’identifier les terroristes au sein du cortège. Durant la manifestation, le groupe armé dissimulé par ces masques devait attaquer diverses institutions et lancer une pseudo-« révolution » comparable à celle de la Place Maidan de Kiev.

Ce coup d’État était coordonné par Mile Zechevich, un ancien employé d’une des fondations de George Soros.

Pour comprendre l’urgence de Washington à renverser le gouvernement de Macédoine, il faut revenir sur la guerre des gazoducs. Car la politique internationale est un grand échiquier où chaque mouvement de pièce provoque des conséquences sur les autres.

La guerre du gaz

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Le gazoduc Turkish Stream devrait passer à travers la Turquie, la Grèce, la Macédoine et la Serbie pour déservir l’Union européenne en gaz russe. A l’initiative du président hongrois, Viktor Orbán, les ministres des Affaires étrangères des pays concernés se sont réunis le 7 avril à Budapest pour se coordonner face aux États-Unis et à l’Union européenne.

Depuis 2007, les États-Unis tentent de couper les communications entre la Russie et l’Union européenne. Ils sont parvenus à saboter le projet South Stream en contraignant la Bulgarie à annuler sa participation, mais le 1er décembre 2014, à la surprise générale, le président russe Vladimir Poutine lançait un nouveau projet en réussissant à convaincre son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan de faire accord avec lui bien que la Turquie soit membre de l’Otan.  Il était convenu que Moscou livrerait du gaz à Ankara et que celui-ci en livrerait à son tour à l’Union européenne, contournant ainsi l’embargo anti-russe de Bruxelles. Le 18 avril 2015, le nouveau Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, donnait son accord pour que le gazoduc traverse son pays . Le Premier ministre macédonien, Nikola Gruevski, avait, quant à lui, discrètement négocié en mars dernier . Enfin, la Serbie, qui faisait partie du projet South Stream, avait indiqué au ministre russe de l’Énergie, Aleksandar Novak, lors de sa réception à Belgrade en avril, qu’elle était prête à basculer sur le projet Turkish Stream .

Pour stopper le projet russe, Washington a multiplié les initiatives :
- en Turquie, il soutient le CHP contre le président Erdoğan en espérant lui faire perdre les élections ;
- en Grèce, il a envoyé le 8 mai, Amos Hochstein, directeur du Bureau des ressources énergétiques, pour sommer le gouvernement Tsípras de renoncer à son accord avec Gazprom ;
- il prévoyait —à toutes fins utiles— de bloquer la route du gazoduc en plaçant une de ses marionnettes au pouvoir en Macédoine ;
- et en Serbie, il relance le projet de sécession du bout de territoire permettant la jonction avec la Hongrie, la Voïvodine .

Dernière remarque et non des moindres : le Turkish Stream alimentera la Hongrie et l’Autriche mettant fin au projet alternatif négocié par les États-Unis avec le président Hassan Rohani (contre l’avis des Gardiens de la Révolution) d’approvisionnement avec du gaz iranien .

Source : Réseau Voltaire

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021