Che Guevara et les femmes

tania.jpg

                                                                      Tamara Bunke dite Tania

Le rôle de la femme dans la guerre de guérilla

 Le rôle de la femme dans le développement du processus révolutionnaire est d’une importance extraordinaire. Il est bon d’insister sur ce point, car dans nos pays où prédomine une mentalité coloniale, elles sont souvent sous-estimées, voire victimes d’une véritable discrimination.
La femme est capable d’effectuer les travaux les plus difficiles, de se battre aux côtés des hommes, sans créer, comme on le prétend, de conflit de type sexuel au sein de la troupe, si celle-ci a fait l’objet d’une préparation suffisante sur le plan idéologique et organisationnel.
Dans la rude vie de la guérilla, la femme est une compagne qui apporte les qualités propres à son sexe : mais elle peut fournir les mêmes efforts que l’homme. Elle peut se battre ; elle est peut-être plus faible, mais non moins résistante. A l’égal de l’homme, elle peut effectuer toutes sortes de missions de combat et a su occuper, durant la Révolution cubaine, une place pondérante.

Naturellement, les femmes combattantes sont moins nombreuses. Au moment de la consolidation du front interne, quand on cherche à éliminer au maximum les combattants qui ne présentent pas les caractéristiques physiques indispensables, la femme peut être déléguée à des tâches spécifiques, parmi lesquelles une des plus importantes est la communication entre les diverses forces combattantes, surtout avec celles qui se trouvent en territoire ennemi. L’acheminement de messages, d’objets de petite taille mais de grande importance, ou d’argent doit être confié à des femmes en qui l’armée rebelle place une confiance absolue. Les femmes peuvent user de mille artifices et, si brutale que soit la répression, si exigeante que soit la fouille, elles bénéficient d’un traitement moins dur que les hommes et peuvent livrer un message ou tout objet important ou confidentiel à bon port.

En tant que simple porteur de message, oral ou écrit, la femme a toujours beaucoup plus de liberté pour mener sa mission à bien ; elle attire moins l’attention et inspire peu de crainte au soldat ennemi, qui souvent commet ses brutalités par peur d’une attaque imprévisible. Il est vrai que l’effet de surprise est la façon d’opérer privilégiée de la guérilla.
Les messages à livrer à des forces éloignées, parfois à l’extérieur des lignes, voire en dehors du pays, les objets encombrants comme les petites réserves de munitions sont acheminés par les femmes dans les gaines spéciales qu’elles portent sous leurs jupes.
Mais dans un même temps, la femme peut remplir les tâches qui sont les siennes en temps de paix, et le soldat soumis aux pénibles conditions de cette vie de guérilla se réjouit de pouvoir compter sur une nourriture savoureuse qui ait du goût. (L’un des grands supplices de la guerre est de se voir obligé d’ingurgiter une nourriture gluante et froide, totalement insipide).

La cuisinière peut améliorer considérablement l’ordinaire et il est plus facile de la maintenir dans ses fonctions domestiques, car l’un des problèmes auxquels se trouve confrontée la guérilla est que les hommes chargés de travaux ne relevant pas de la lutte même les méprisent et n’ont qu’une idée en tête : les abandonner pour rejoindre les forces de combat.
L’une des plus précieuses missions de la femme est d’enseigner les bases de la lecture, voire la théorie révolutionnaire, aux paysans et de la région essentiellement, mais aussi aux guérilléros. La constitution d’écoles, mission qui fait partie de l’organisation civile, doit s’appuyer principalement sur la capacité des femmes à susciter plus facilement de l’enthousiasme chez les enfants et de la sympathie chez les habitants.
De plus, lorsque les fronts sont stabilisés et qu’une arrière-garde est mise en place, la femme peut également remplir la fonction de travailleuse sociale, s’enquérant de tous les maux économiques et sociaux de la région pour les adoucir du mieux possible.

Dans le domaine de la santé, la femme joue le rôle capital d’infirmière, parfois même de médecin, avec une douceur infiniment supérieure à celle de son rude compagnon d’armes ; douceur tant appréciée lorsqu’on se trouve sans défense, face à soi-même, en fâcheuse posture, souffrant peut-être de douleurs à peine supportables et exposé aux multiples dangers de toute nature propres à ce type de guerre.

Si la guérilla en est à l’étape de l’implantation de petites unités de fabrication, la femme peut, là encore, prêter son concours, surtout à la confection d’uniformes, emploi traditionnel des femmes dans les pays latino-américains. Avec une simple machine à coudre et quelques modèles, elle peut accomplir des merveilles.
Dans tous les autres secteurs de l’organisation civile, la femme sait se montrer d’une grande efficacité et peut parfaitement remplacer l’homme, y compris lorsqu’on manque de bras pour porter les armes ; même si cela a de très rares chances de se produire dans une guerre de guérilla.

Il faut veiller à ce que les hommes, comme les femmes, reçoivent toujours une formation à la guérilla suffisante pour éviter toutes sortes d’écarts qui pourraient miner le moral de la troupe ; en revanche, on doit pouvoir autoriser, en conformité à la loi de la guérilla, que des personnes engagées par ailleurs et qui s’aiment puissent s’unir officiellement dans la Sierra et y mener une vie conjugale.

La guerre de guérilla CHE GUEVARA

ernesto-che-guevara-l22.jpg

"Je ne serais pas un homme si je n’aimais pas les femmes. Mais je ne serais pas un révolutionnaire si, par amour des femmes, je cessais d’accomplir un seul de mes devoirs, ainsi que mes devoirs conjugaux."

Des femmes dans la guérilla

   Haydée Tamara Bunke Bider ( dite Tania) 1937/1967

 Tamara-Bunker-Tania.jpgFille de communistes ayant fui l’Allemagne nazie et exilés en Argentine, Tania fit connaissance du Che en RDA en 1960 et fut chargée par Guevara de créer un réseau clandestin en Bolivie en 1963. Mariée au jeune bolivien Mario Martinez qui étudiait en Bulgarie, Tania réussi à s’introduire dans les cercles politiques boliviens en utilisant le nom de Laura Martinez Bauer. Après avoir conduit Régis Debray et Ciro Bustos jusqu’au campement du Nacanhuazu, Tania ne peut plus quitter les forces de guérilla encerclées par les rangers boliviens. Elle périt au cours d’une fusillade dans le Valdo del Yeso le 31 août 1967. Sa dépouille sera retrouvée en Bolivie en 1998 parmi celles d’autres groupes Guevara et transférée à Cuba avec les honneurs de Martyr de la Révolution.

 Maria Antonia Gonzalez

Militante de la révolution cubaine et une des fondatrices du Mouvement 26 juillet, c’est dans sa maison que se rencontrent les exilés cubains. C’est chez elle qu’Ernesto Guevara rencontre Fidel Castro vers le 9 juillet 1955.

 che-guevara_3-et-zoila-rodriguez.jpgZoila Rodriguez

  Jeune paysanne de la Sierra Maestra dont Ernesto Guevara tomba amoureux au début de 1958. Célibataire et mère d’une fille, Zoila Rodriguez avait 18 ans lorsqu’elle s’engagea avec Guevara. La relation, qui durera quelques mois, offre à Guevara la possibilité de connaître la culture des paysans de la Sierra.

 Clodomira Acosta Ferrals (1937/1958)

 Lidia-y-Clodomira.jpg Née à Yara.

Membre du mouvement 26 juillet.

Combattante de l’armée rebelle, où elle se distingue comme messagère. Bravant tous les dangers, capturée le 12 septembre 1958, au cours d’une mission à la Havane, Clodomira est torturée et assassinée.

 Lidia Doce Sanchez (1912/1958)

 Née à Holguin.
Militante du mouvement 26 juillet.
Elle s’engage dans l’armée rebelle, dans les colonnes 1 et 4 en tant que messagère.
Elle est assassinée après avoir été torturée le 12 septembre 1958

                                                                                        

 Vilma Espin Guillois (Debora) (1930/2007) vilma-espin-wp.jpg

 Née à Santiago de cuba

Membre de la direction nationale du Mouvement 26 juillet sous les ordres de Frank Pais.
Coordinatrice du Mouvement dans la province d’Oriente.
En 1958, elle rejoint l’Armée rebelle, dans la colonne 6, front II.
Mariée en 1959 à Raul Castro, puis présidente de la fédération des femmes cubaines (FMC)

 vilma-espin-mujer-cubana-21-raul-castro-ernesto-che-guevara.jpg

                                                             Vilma Espin, Raul Castro et Che Guevara

 Célia Sanchez Manduley (1920/1980)

 celia-sanchez.jpgNée à Granma
Militante du parti orthodoxe puis du mouvement du 26 juillet à Manzanillo, elle a préparé activement la réception de l’expédition du Granma.
Combattante de la clandestinité, elle organise aux côtés de Frank Pais, le premier contingent de renforts envoyé dans la sierra : los Marabuzaleros.
Elle finit par rejoindre la Sierra maestra où elle devient une proche de Fidel Castro, la première femme à la tête d’un escadron de combat et fait partie de l’état-major de l’Armée rebelle.
Après la victoire, elle est nommée secrétaire de la présidence du conseil des ministres, puis du conseil d’état en 1976.

 Haydée Santamaria Cuadrado (Yéyé) (1922/1980) 23Haydee-Santamaria-Cuadrado.jpg

  Née à Las villas

Combattante révolutionnaire de la « Génération centenaire », elle participe activement à la lutte contre Batista.
Dès 1952, avec son frère Abel, elle contribue à la publication des journaux clandestins Son los mismos et El Acusador.
En juillet 1953, elle est l’une des deux femmes à participer à l’attaque de la caserne de la Moncada et est emprisonnée plusieurs mois à la prison de Yaguajay.
Combattante de la clandestinité et de la Sierra maestra, elle est finalement envoyée en Floride pour y diriger la branche locale du Mouvement 26 juillet.
Elle est emprisonnée et organise la diffusion de l’Histoire m’absoudra, la célèbre plaidoirie de Fidel.
Membre du comité central du Parti communiste cubain, elle a longtemps dirigé l’institution culturelle Casa de las Americas (maison des Amériques).


Sources : livres ABC Che de Roberto Mero et Souvenirs de la guerre révolutionnaire cubaine de Che Guevara

Article d'origine : http://cocomagnanville.over-blog.com/article-cuba-a-l-honneur-che-guevara-le-role-des-femmes-dans-la-guerilla-97680410.html

 

Les mères de ses enfants

Ernesto "Che" GUEVARA épouse Hilda GADEA, une péruvienne,
le jeudi 18 août 1955 à Tepotzotlan, au Mexique.

Ils auront un enfant :

- Hilda Beatriz GUEVARA, née le 15 février 1956 au Mexique.

Ernesto "Che" GUEVARA épouse Aleida MARCH TORRES, une révolutionnaire cubaine,
en janvier 1959 ; elle a 23 ans environ.

Ils auront quatre enfants :

- Aleida GUEVARA, née le 17 novembre 1960 à La Havane

- Camilo GUEVARA, né le 20 mai 1962 à La Havane

- Celia GUEVARA, née le 14 juin 1963 à La Havane

- Ernesto GUEVARA, né au début de 1965 à La Havane.

Ernesto "Che" GUEVARA rencontre Lidia Rosa LOPEZ, en 1963.

Ils auront un enfant :

- Omar PEREZ, né le 19 mars 1964.

14 votes. Moyenne 4.14 sur 5.

Commentaires (1)

Vandersmissen monique
  • 1. Vandersmissen monique | 02/01/2019
Merci pour vos histoires très complètes en francais. Je suis belge et ne trouve aucun livre sur l'histoire du che en francais . Je me suis rendue avec mon époux deux fois à Cuba et là j'ai obtenu deux livres en francais . Merci à vous

Ajouter un commentaire

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021