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Un mur meurt, des murs murent

Des milliers de ballons blancs se sont envolés dimanche dans le ciel noir de Berlin le long de l'ancien Mur ouvert il y a 25 ans, le 9 novembre 1989, un événement historique qui montre que «les rêves peuvent devenir réalité», selon la chancelière Merkel.
Il y a vingt-cinq ans tombait en effet le mur de Berlin. Cette chute devait signifier la fin d'une ère, et l'avènement d'un monde libre et sans entraves. Pourtant, de nos jours, les murs sont cinq fois plus nombreux qu'à la fin des années 1980. Barrières de protection militaire, antiterroriste ou anti-immigration, démarcations politiques et supports artistiques : où en sont les murs aujourd'hui, et quelles sont leurs fonctions ? Arrivera-t-on un jour à un monde sans murs ?
Et la psychologie  et son auto-emmurement ? Le groupe Pink Floyd n’avait-il pas produit un album et un disque sur le sujet ?
Et la technologie actuelle et son emmurement consenti ? Les murs virtuels ? Qui n’a pas une page facebook ?

A l’heure de la commémoration, une fois de plus ultra-médiatisée, de la chute du mur de Berlin, je me sens (presque) obligé de republier mon article de mars 2012 :

Berlin a cassé son mur, Facebook fabrique les siens

Le gratuit rapporte gros

 Ca y est, c’est fait, Facebook vient d’entrer en bourse. Fondé en 2004, par Marc Zuckergerg, agé de 20 ans à l’époque, le réseau social qui a affiché un chiffre d’affaire de 3,71 milliards de dollars pour 2011, est mis sur le marché boursier pour une valeur de 100 milliards de dollars.

Marc Zuckerberg, même pas 28 ans à l’heure actuelle, a été classé 52ème fortune mondiale en 2011, et 14ème fortune des Etats Unis, avec un pécule estimé à 13,5 milliards de dollars.

Avec son entrée en bourse, et ses 28,4 % de parts de marché, il devrait se retrouver, en 2012, au rang de 9ème homme le plus riche de la planète, seulement huit ans après la création de son site « gratuit ».

Parce qu’il le vaut bien … ?

 Bientôt un milliard de membres

 Depuis sa création, le réseau social s’est ouvert à de plus en plus de pays, voyant son nombre d’utilisateurs croître de façon exponentielle. A cette date (mars 2012), le nombre de membres actifs est de l’ordre de 850 millions de par le monde. Il est fort probable qu’il dépasse le milliard d’ici la fin de l’année.

Le site est plus qu’universsel, vu qu’il se décline en plus de 80 langues différentes.

En France, où facebook n’est arrivé qu’en 2007 (et fin 2008 en version française), on compte déjà plus de 21 millions d’utilisateurs, soit 32 % de la population et 46 % des internautes. La France n’est pourtant qu’à la cinquième place mondiale, en nombre d’utilisateurs, derrière les USA (134 millions), le Royaume Uni (28 millions), l’Indonésie (27 millions), et la Turquie (24 millions). Le pays avec le plus fort taux de pénétration, étant l’Islande, avec plus de 65 % de sa population inscrite.

Plus de la moitié des utilisateurs se connecte tous les jours, et y passe en moyenne 58 minutes. On estime, au niveau mondial, à environ 18 milliards d’heures par mois, le temps de connexion sur facebook.

De quoi faire rêver les curieux … non ?

 Pourquoi va t'on sur facebook ? Une fenêtre de nos egos …

 (entretien entre Madame Figaro et Nina Testut (Sociologue et auteure de Facebook. Et moi ! Et moi ! Et Moi ! (éd. Hoëbeke), fascinante exploration de centaines de profils Facebook )

 (Madame Figaro). – Définirez-vous le fameux mur pour les profanes ?
(Nina Testut) - Il est un peu au croisement de la porte du frigo traditionnelle, constellée de photos, et du répondeur d’antan, bourré de messages d’amis ! À ceci près que tous deux, autrefois dans la sphère de l’intime, sont devenus publics et interactifs…
Comment chacun le construit-il ?
La personnalité est exposée comme réfléchie à la lumière d’une boule disco : selon l’angle, l’éclairage que l’on choisit, on met en lumière des facettes de soi différentes. Il y a ce que l’on choisit de montrer pour parvenir au plus proche du moi idéal, désirable. Et puis, il y a ce que l’on choisit de ne pas dire ou de ne dire qu’à moitié – la part de mystère ! Un peu comme on ne raconte pas tout à un premier rendez-vous amoureux… Bref, on expurge ce que l’on n’aime pas. Et on valorise ce qui nous plaît. Les critères ne sont bien sûr pas les mêmes selon qu’on a un objectif amical, familial, professionnel, de rencontres…
Cette démarche est-elle toujours consciente ?
Pas forcément. Elle l’est chez ceux que j’appellerais les  « narcissiques glamourisés », qui sont comme une petite agence de communication et d’événementiel d’eux-mêmes. Les utilisateurs plus simplement pragmatiques n’y réfléchissent pas plus que ça. Mais leur désinvolture ou leur amateurisme (photos peu valorisantes ou anodines, rubriques en friche, messages banals…) en disent long aussi. Sur leur âge par exemple : ce sont plus volontiers les quadras ou quinquas, moins intéressés par leur image. Plus décontractés aussi finalement.
Le niveau de confidentialité choisi (amis, amis d’amis, tout le monde…) est-il révélateur ?
Oui, il est très éclairant sur le personnage social qu’on souhaite faire exister. Du très pudique (ou méfiant) au totalement extraverti (ou inconscient !). Il est souvent révélateur du milieu d’origine : plus on est diplômé ou aisé, plus on verrouille. Cela dit, ceux qui n’assurent pas la privacy de leurs données le font souvent par inadvertance. Cette négligence tend à disparaître, y compris chez les ados. On a assez parlé des dangers de la chose pour que ces temps innocents soient un peu révolus !
Et le nombre d’amis, signifiant lui aussi ?
Il est évidemment révélateur de l’ambition mondaine de chacun. Et de sa perception de l’amitié selon Facebook. Veut-on beaucoup d’« amis » dont la plupart sont des quasi inconnus ? Ou est-on plus qualitatif, quitte à aligner des scores faibles ? Autant il était branché au début du phénomène d’avoir des contacts par centaines, autant aujourd’hui, il est devenu un peu ringard d’en avoir trop. Un nouveau chic se dégage : je ne garde que mes vrais proches et je « delete » tous les autres… Sauf pour les plus jeunes qui adorent encore faire du chiffre.

 Facebook et ses murs ... d'exhibitions

 Le mur facebook est la page principale d’un compte Facebook.

Sur le mur Facebook sont affichés les notifications et évènements publiés par le titulaire du compte ou profil Facebook, ainsi que les commentaires et messages des fans et amis.

C’est normalement la page qui apparait par défaut quand on consulte le compte d’un individu ou entreprise.

Facebook, c’est des millions de Français occupés à peaufiner leur bon profil. Sur leur mur, photos, statuts et messages en tout genre dessinent un autoportrait plus ou moins fidèle. Car ce que l’on choisit de publier ou de cacher révèle en filigrane notre moi idéal. Dans la famille Facebook, les tribus se livrent mais ne se ressemblent pas.

 Autrefois, on faisait le mur pour s’échapper. Aujourd’hui, on construit le sien ! Mais avec plein de petits trous de serrure qui permettent à autrui de jeter un œil à l’intérieur. Le mur, cette page Facebook en forme de dazibao qui nous présente au monde et à la Toile, fait désormais partie du vocabulaire contemporain. Et est devenu un formidable révélateur des individus, un peu comme les Polaroid de jadis finissaient par révéler une image nette. Ce que l’on choisit de montrer (ou de cacher) sur sa page d’accueil en dit long sur le personnage, le moi idéal que l’on souhaite mettre en scène. « L’identité numérique est moins dévoilement que projection de soi », note Dominique Cardon, sociologue au lab’Orange, outil de réflexion de l’opérateur sur les nouvelles technologies de communication. Choix des photos comme des infos du profil, contenu des albums, paramètres de confidentialité – je donne un accès à la terre entière ou juste à mes amis ? –, nombre et fréquence de recrutement de ces derniers… Le fameux mur ouvre autant de portes sur nos ego.

 Et la porte ouverte au flicage... ?

 Je ne m'étalerais pas sur le sujet, car il est plus qu'évident qu'avec un milliard de comptes personnels et plus d'un milliard de mises en ligne de fichiers (personnels ou pas) chaque jour, il est aisé, même si l'on a restreint l'accés à son compte aux seuls « amis », de savoir tout de tout le monde. Moi-même, j'ai cessé de me connecter sur MSN, depuis qu'ils ont offert la possibilité de voir l'activité de nos contacts . Je trouve en effet « déplacé » de pouvoir lire le message que tel ou tel de mes contacts a laissé sur le compte d'un de ses contacts (que je ne connais même pas).

Je vous renvoie juste au débat que j'avais ouvert il y a 5 ans déjà, sur le sujet :

http://forget.e-monsite.com/pages/libre-expression/facebook.html

 Et les articles et discussions que ça a engendré :

 Veuillez m'excuser, j'ai renoncé depuis un an à relater tous les faits qui me déplaisent chez facebook ; mais je vous laisse juge, si vous avez tout lu jusqu'à présent ...

 Analyse psychologique des inconditionnels de facebook

 Larry Rosen, un spécialiste de la psychologie des nouvelles technologies, et Dominguez Hills, du California State University, ont mis en évidence la possibilité d'une corrélation entre l'utilisation de Facebook et des tendances narcissiques, la dépendance à l'alcool et d'autres troubles mentaux. En revanche, Facebook peut aussi susciter l'empathie virtuelle -- la capacité de ressentir les émotions d'autrui à distance.

Alors vous, êtes-vous un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout exhibitionniste ? De la génération des « parents ou des transparents » ? Soucieuse d’intimité ou maniant déjà à merveille l’« extimité » ? À quelle tribu, vous, comme vos proches ou vos enfants, appartenez-vous ? Passage en revue des principales familles Facebook du moment.

 http://forget.e-monsite.com/pages/content/liens-d-articles/votre-profil-facebook.html

 

En 89 tout le monde a applaudi la chute du mur de Berlin ...

A l'heure actuelle, chacun se construit son mur personnel, en se créant un compte facebook ...

Les murs n'ont jamais été bons, ni pour l'humanité, ni pour le relationnel !

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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