Lycéens et étudiants, c'est Jour Debout

Suite à une réunion au siège de la CGT, fin février, l'intersyndicale n'avait pas établi d'ordre commun de mobilisation, la CFDT attendant un "aménagement du texte". Les syndicats se sont séparés en fixant la date du 31 mars pour une journée d'action. L'Unef, ainsi que deux autres syndicats lycéens étaient en revanche déterminés à ne pas attendre pour lancer la mobilisation.
 C'est ainsi que le mercredi 9 mars naquirent les rassemblements lycéens.

 

Etudiants, poil aux dents, lycéens, poil dans la main ?

On a toujours dit que les étudiants, et surtout les lycéens, faisaient grève "pour faire péter les cours". OK! D'ailleurs les journalistes se font toujours un plaisir d'aller interviewwer ce genre de jeunes qui sont fiers de dire devant un micro qu'ils sont pour le mouvement, parce que pendant ce temps, ils ne vont pas en cours. OK bis! Mais les manifestants ? Qui oblige ces jeunes qui ne veulent pas aller en cours, à aller marcher et revendiquer, des heures durant, dans la ville, sous des banderolles, au lieu, d'aller se promener sur la plage, de faire "grass'mat'", ou de geeker sur leurs ordis ou smartphones ?

Même constat pour les casseurs qui s'infiltrent dans les manifs. Bien sûr que ça existe ; mais les lycéens qui brulent les poubelles, cassent des abribus, sont-ils tous des casseurs infiltrés ? L'excellent article de l'ami Do diffuse une vidéo qui abonde dans mon sens : La coordination ;  étudiante et lycéenne refuse de se dissocier des ''casseurs''.

Donc "oui", les étudiants et lycéens sont dans la rue ; "oui", ils savent très bien pourquoi ils y sont ; et "oui", c'est pour celà qu'ils commetent des dégradations, tout en restant non violents.

Et pour en revenir aux soit-disant "casseurs" , il a été maintes fois prouvé, par le passé, que les soit-disant "casseurs" des manifs étaient souvent, en effet, des infiltrés, mais pas venus des ultras anarchistes, ou même de groupes néo-fascistes, mais plutôt des forces d'état. Lire l'article polémique mais à succés : Manipulation de l'opinion publique (épisode n+1) : Quand les flics se déguisent en casseurs pour casser les manifs

 

Départ du mouvement lycéen / étudiant

Le mercredi 9 mars, comme promis, les étudiants et les lycéens sont dans la rue. Le 10 mars, une manifestation des retraités est prévue, les "jeunes" décident alors de remettre ça le lendemain, et de se joindre aux "anciens". Vu le succés de ce 10 mars, journée non officielle de grève ou manifestation (hormis les retraités), les étudiants / lycéens décident d'aller manifester tous les jeudis, jusqu'au retrait de la loi, et ce jusqu'au 31 mars, journée de grève nationale interprofessionelle (ce que l'on appellait avant "grève générale").

Ce fameux 31 mars, plus de 1,5 millions de personnes sont dans la rue, et le gouvernement reste sourd. Vous me direz, Sarkozy a eu presque 5 millions de gens dans la rue et n'a pas bronché d'un poil ... et rien n'a changé, il a gagné ! Ce 31 mars, les lycéens décident donc de continuer leurs jeudis de lutte. Motivés les jeunes ! (fainéants ou concernés ?).

Le jeudi 7 avril, ça recommence donc. Sauf que pas si naïfs que ça, les lycéens se rendent compte qu'une grève et manif "calme" par semaine, le gouvernement s'en bat les ........ Alors à Montpellier (exemple que je prend, car je les connais bien) le lycée Clémenceau décide de joindre un jeudi à l'autre. Et ça repart donc le vendredi. Et puis le samedi aussi, car journée de manifestation nationale. Dimanche en famille ou entre amis, et repos compensateur. Et les revoilà le lundi, au front dès 8 heures du matin (en pasant d'ailleurs, et pour rejoindre le premier paragraphe de cet article : vous en connaissez beaucoup, vous des tire-au-flanc qui mettent le réveil pour être sur le front à 8 heures du mat ?). Mardi, rebelotte. Et aujourd'hui, jeudi, jour officiel de manif étudiante, l'intensité monte et même les lycées "bobos" et privés commencent à se joindre au mouvement. Le principe de la grève générale illimitée, si chère aux manifestants salariés motivés, vient d'être mis en place par les jeunes, par l'avenir de la société.

Donc, depuis le 7 avril, à Montpellier, c'est "Jour Debout" pour les lycéens (même s'ils ne l'appellent pas ainsi) ; et c'est très bien !

Ci-dessous, articles de lundi et ce jour, jeudi 14 avril 2016 ... La tension monte, la mobilisation aussi. Les jeunes dans la rue ont toujours fait peur aux gouvernements ...


Tandis que les organisations étudiantes et lycéennes ont été reçues ce lundi 11 avril dans le bureau de Manuel Valls, la matinée fut très tendue à Montpellier. Dès 8 h 30, une poignée de lycéens de Jules-Ferry ont tenté de bloquer l’accès à cet établissement, situé sur l’avenue de la Liberté, provoquant « quelques agitations », note-t-on du côté du secrétariat. Mais le lycée a pu tout de même ouvrir ses portes.

C’est au lycée Léonard-de-Vinci, à la Paillade, que la manifestation fut la plus violente : les vitres d’un abribus ont été brisées et des poubelles brûlées, provoquant un important incendie, que les pompiers ont cependant rapidement maîtrisé. Une trentaine d’individus, présentés comme « des casseurs », « encagoulés », se seraient joints à la manifestation, indique une source policière, faisant monter la tension d’un cran.
 
« L’ensemble des lycéens qui étaient présents sont ensuite partis faire un tour des lycées », raconte Angelo, 17 ans, qui a assisté à la scène d’insurrection, consécutive aux manifestations contre la loi Travail et au mouvement #Nuitdebout.

Les jeunes en colère se sont ainsi dirigés vers Jean-Monnet, situé un peu plus haut vers Alco. « On a entendu des bruits, on s’est vite caché, confie Nabil, 17 ans, élève dans ce lycée. Ils ont lancé des projectiles, des bouteilles en verre, des barres de fer. Ils ont brûlé des poubelles.

Une dizaine de CRS ont été mobilisés sur la zone, et au moins une interpellation a eu lieu. Vers 11 h, le calme était de retour devant Jean-Monnet. Dispersé par les policiers, une partie du cortège a ensuite suivi les lignes du tramway, en direction du centre-ville, renversant des poubelles sur les voies, et bloquant la circulation pendant plusieurs dizaines de minutes sur l’avenue de Lodève. En milieu de matinée, c’est devant le lycée Clémenceau, à Gambetta, que des palettes et des poubelles ont été incendiées.

Jeudi et vendredi, plusieurs établissements de la ville, dont Clémenceau, Jules-Guesde et Mermoz, avaient déjà manifesté leur colère, bloquant plusieurs lycées. Des véhicules, des abribus, et des vitrines avaient été saccagés. Pour des raisons de sécurité, suite aux mouvements lycéens, la métropole a décidé de retirer temporairement un certain nombre de bacs de collecte d’ordures autour de l’avenue Georges-Clémenceau, dans le centre historique et aux abords des lycées Mermoz et Joffre.


Les manifestations des lycéens ont repris de plus belle ce jeudi 14 avril. Des containers ont été brûlés, des vitres brisées. La circulation des tramways est totalement interrompue. Des heurts ont eu lieu entre lycéens et policiers sur l'Esplanade. Le Polygone et des commerces de la Comédie ont fermé leurs portes par mesure de précaution.

Les lycéens ont entamé leur mouvement de protestation ce jeudi matin dès 8 h. La plupart des établissements sont concernés : lycée Mermoz, Clémenceau, Jean-Monnet, Joffre, Frédéric-Bazille, Léonard de Vinci, Agropolis.  Des feux de poubelle et des vitres ont été brisées. La circulation est particulièrement difficile dans les rues de Montpellier. Après avoir bloqué l'entrée de leur établissement, les élèves se sont dirigés vers le centre ville. Les étudiants en "prépa" et les lycéens qui voulaient accéder à leur salle d'examen ont toutefois pu rentrer. 

Le service des tramways a été totalement interrompu vers 9 h. Le service reprendra dès la fin de la manifestation.Toutes les rames sont rentrées au dépôt par mesure de sécurité. A 14 h la circulation n'est toujours pas rétablie.

Vers 10 h, les lycéens ont quitté les abords des établissements pour regagner le centre ville. Le Polygone a fermé ses portes. Les terrasses de la Comédie ont été repliées. Les commerçants prennent des précautions.

Des heurts entre lycéens et policiers se sont déroulés dans la matinée sur l'Esplanade. Le calme est revenu après une paire d'heures. Les CRS se sont positionnés sur la Comédie. Les manifestants ont fait une pause autour de la fontaine des Trois-Grâces. Après s'être dirigés vers la Préfecture et le Peyrou, ils ont regagné la Comédie et semblent se disperser. Plusieurs interpellations se sont déroulées dans la matinée.

Selon le parquet de Montpellier, une trentaine d'interpellations ont été effectuées. Une quinzaine de personnes ont été placées en garde à vue principalement pour des caillassages et des dégradations. Il s'agit de mineurs et de majeurs. Certains pourraient être jugés en comparution immédiate ce vendredi 15 avril.

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Date de dernière mise à jour : 15/04/2016