Scènes d’horreur au Bahreïn et silence éloquent de la « communauté internationale » : par emcee

Les dictateurs et autres autocrates au Maghreb et au Proche-Orient sont secoués, voire renversés par les révoltes populaires. Et à chaque pays ses martyrs de la révolution.
La répression est particulièrement violente en Libye et au Bahreïn.
Ici, il s'agit des atrocités commises au Bahreïn jusqu'au 19 février.

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Le Moyen-Orient (le Bahreïn, c'est un tout petit état à l'est de l'Arabie Saoudite)

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Le Maghreb

Récit des événements par le Mouvement pour la Liberté du Bahreïn

19 février 2011

Avec la révolution populaire, une nouvelle page de l’histoire se tourne au Bahreïn

Depuis le déclenchement de la révolution populaire au Bahreïn, le nombre de martyrs en l’espace d’une semaine s’élève à 8, tous assassinés de sang-froid par la police antiémeutes et l’armée. Depuis que la première manifestation pacifique, lundi 14 février au petit jour (Journée de Colère du Bahreïn), menée par Abdul Wahab Hussain, était réprimée sans pitié par la police antiémeute, et où tombait le premier martyr, il y a eu escalade de la violence, au cours de laquelle était assassiné Ali Abdul Hadi Mushaime à coups de fusils à pompe.
Cet assassinat faisait tomber la barrière de la peur et des milliers de personnes avaient participé à ses obsèques le lendemain. L’arrogante junte Al Khalifa réagissait stupidement (selon Richard Beeston du Times), tirant sur le cortège funéraire et tuant le deuxième martyr, Fadhel Matrook.
Son enterrement le lendemain marquait une nouvelle étape de la révolte. D’abord, le dictateur, Hamad bin Isa Al Khalifa, était venu présenter ses condoléances en direct aux familles des martyrs et annoncer une commission d’enquête sous la direction d’un des alliés du régime, Jawad Al Urayyedh. Cette décision déclenchait la colère de la population qui partait spontanément en cortège jusqu’à “Pearl Square” au Centre de Manama, la transformant en point de ralliement pour la révolution. En l’espace de quelques heures, ils étaient plus de 50 000 à s’y être rassemblés.
Le régime des Al Khalifa y commettait le crime suprême en attaquant les manifestants pendant leur sommeil. Il était environ 3 h du matin, jeudi matin, quand la police antiémeute lançait l’attaque la plus sanglante qui ait eu lieu à Pearl Square, tuant et estropiant des centaines de personnes, parmi lesquelles beaucoup étaient des femmes et des enfants, et faisant de nouveaux martyrs : Ali Khudhayyer, Ali Al Mo’men et Mahmood Abu Taki.
Les gens avaient très peur mais beaucoup étaient restés stoïques malgré l’attaque sanglante. Ils se sont précipités à l’Hôpital Salmaniyah, où avaient été transportés une partie des morts et des blessés. C’est une journée qu’on n’oubliera jamais. La famille régnante donnait l’ordre au personnel hospitalier de ne pas soigner les blessés qui étaient déjà arrivés à l’hôpital ni de transporter ceux dont les corps jonchaient la place et les rues.
Mais, au lieu d’obéir à ces ordres inhumains, les médecins et les infirmiers manifestaient contre le ministre de la santé, Faisal Al Hamar, devenue la personne la plus haïe du régime à cause de son refus obstiné de faire soigner les blessés. Ils installaient également un hôpital de fortune pour s’occuper des blessés. Les Al Khalifa commettaient alors de nouveaux crimes. Ils attaquaient la clinique, rouaient de coups le médecin spécialiste, Sadiq Al Ekri, jusqu’à ce qu’il tombe dans le coma.
D’autres atrocités étaient également commises. Tirant à bout portant sur M. Abdul Hassan avec un pistolet pour gaz lacrymogène, ils lui faisaient exploser la tête. Il est mort sur le coup. On a entendu un policier crier au policier meurtrier: « ne le tue pas, Thawwadi, ne le tue pas Thawwadi ». La famille de Thawwadi est une famille bien connue pour ses sympathies envers le régime des Al Khalifa. A l’heure actuelle, une enquête a été lancée pour connaître l’identité exacte de l’assassin afin de le poursuivre pour crimes de guerre.
Vendredi, la population a voulu se rassembler à Pearl Square après l’enterrement du premier martyr. Malgré la nature pacifique du défilé, ils étaient sauvagement attaqués par l’armée dont les tanks et les blindés avaient été déployés dans les rues de la capitale. Mais, ils ne s’étaient pas laissé intimider par les salves de balles réelles tirées par l’armée, ce qui marquait un autre tournant de la lutte pour la liberté. Les images de l’attaque diffusées en direct à la télévision contraignaient certains gouvernements à se déclarer indignés par la conduite de la famille Al Khalifa assiégée. La France et la Grande-Bretagne annonçaient qu’elles suspendaient les exportations d’armes létales de contrôle des foules au Bahreïn. C’était une nouvelle sanction internationale contre ce régime cruel.
Maintenant tous les éléments sont réunis pour qu’ait lieu un nouveau bain de sang, organisé par un régime isolé, au fur et à mesure que la population s’enhardit et continue d’exiger ce qu’elle demande depuis le début de la révolte : la chute de la dictature héréditaire des Al Khalifa.
Ils ne se sont pas non plus laissé intimider par les menaces des dictateurs saoudiens dont le sort se joue également actuellement après des décennies de dictature et d’oppression.
Ces événements ont aujourd’hui renforcé la détermination de la population du Bahreïn. L’heure est venue d’un véritable changement et les jours des Al Khalifa sont comptés.

Mouvement pour la Liberté du Bahreïn

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021